Particularités et profil évolutif des arthrites inclassables en fonction de l’âge - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Un des défis principaux en rhumatologie est de détecter l’arthrite à un stade très précoce. L’observation attentive et rapprochée des patients souffrants d’arthrite débutante est importante. Certaines arthrites restent inclassables au terme d’un premier bilan, même très complet. On parle alors d’arthrite indifférenciée. L’objectif de ce travail est de déterminer le profil évolutif de l’arthrite inclassable vue en milieu rhumatologique en fonction de l’âge.
Patients et méthodes |
. Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive colligeant les dossiers des patients étiquetés arthrite incassable et suivis dans le département de rhumatologie à l’hôpital universitaire Fattouma Bourguiba de Monastir durant une période de 15 ans (2005–2019). Les données épidémiologiques, cliniques, para cliniques, et évolutives ont été recueillies et analysées.
Résultats |
99 dossiers ont été analysés. L’âge moyen des patients était de 42,06±15,56 ans. Notre population était subdivisée en deux groupes. Le groupe 1 est celui des patients jeunes dont l’âge est ≤65 ans et le groupe 2 est celui des patients de plus de 65 ans. L’effectif des deux groupes était respectivement de 84 et de 15 patients. Dans le groupe 1, le motif de consultation était par ordre de fréquence décroissante : une polyarthrite (39 %), une oligoarthrite (28 %), une monoarthrite (20,7 %) et des polyarthralgies (12,2 %). Pour le groupe 2 le motif de consultation le plus fréquent était la polyarthrite (42 %). Le délai moyen de consultation était de 2 mois dans le groupe 1 tandis qu’il était de 45jours pour le groupe 2. Les manifestations extra articulaires étaient présentes chez 46,6 % des patients dominés surtout par le syndrome sec (24,1 %). Les mêmes constations ont été notés dans le groupe 2. Dans les deux groupes, les anomalies biologiques constatées étaient par ordre de fréquence décroissante le syndrome inflammatoire biologique, l’anémie, et la lymphopénie avec des pourcentages proches. Dans le groupe des sujets jeunes le bilan immunologique était marqué par des anticorps antinucléaires (AAN) positifs dans 20,6 % des cas, des anticorps anti peptides citricullinés (anti-CCP) positifs dans 12,1 %des cas et un facteur rhumatoïde (FR) positif dans 5,8 % des cas alors que dans le groupe des sujets âgés le anti-CCP et le FR étaient fréquemment positifs tandis qu’aucun des patients n’avaient des AAN positifs. Dans le groupe 1, l’évolution des arthrites inclassables était marquée principalement par la survenue d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) (20,5 %), d’une spondylarthrite (11,9 %) et d’une connectivite (13,1 %) dominée surtout par le lupus érythémateux systémique tandis que l’évolution dans le groupe des sujet âgés était émaillée par la PR, les rhumatismes microcristallins et la polyarthrite paranéoplasique.
Conclusion |
Le suivi des patients avec arthrite inclassable permet de faire le diagnostic d’un rhumatisme inflammatoire chronique (RIC) défini dans 61,6 % des cas. Nos résultats rejoints ceux de la littérature affirmant que quel que soit l’âge du patient, l’évolution vers la PR est la plus fréquente, et dont on évoquerait en premier lieu.
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Vol 88 - N° S1
P. A278 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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