Les facteurs prédictifs de l’intolérance au méthotrexate au cours de la polyarthrite rhumatoïde - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Le méthotrexate (MTX) est le traitement de référence de la polyarthrite rhumatoïde vu son efficacité prouvée, mais l’intolérance à ce traitement peut être à l’origine d’une mauvaise observance et par conséquence un échec thérapeutique. Le but de notre travail est de déterminer la fréquence de l’intolérance au MTX et les facteurs associés liés aux paramètres de la maladie et à la posologie du médicament.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale incluant des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et répondant aux critères ACR/EULAR 2010 et qui étaient traités par MTX. Une évaluation de l’intolérance à ce traitement a été réalisée en utilisant le score MISS (Methotrexate intolerance severity score) comportant 4 items : les douleurs abdominales, les nausées, les vomissements et les troubles du comportement. Un score≥6 définit une intolérance.
Résultats |
Nous avons inclus 67 patients : 62 femmes et 5 hommes (sexe-ratio H/F=0,08) avec un âge moyen de 52,55±11,98 [21–75 ans]. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de13,25 ans±9,65 [1–40 ans]. Le DAS28-VS et les DAS28-CRP moyens étaient respectivement de 4,06±1,4 [1,4–7,4] et de 3,34±1,4 [1,2–6,7]. La moyenne de la vitesse de sédimentation (VS) était de 41,11±26,5mm à la première heure [5–120] et la moyenne de la protéine C réactive (CRP) était de 12,23±19,26mg/L [0–114]. Tous les patients étaient traités par MTX à des doses différentes : 34 patients (50,7 %) étaient sous 10mg/semaine, 18 patients (26,9 %) étaient sous 15mg/semaine et 15 patients (22,4 %) étaient sous 20mg/semaine. Les formes utilisées étaient : la forme orale dans 86,6 % des cas et la forme injectable dans 13,4 % des cas. La durée moyenne de la prise du méthotrexate était de 9,1 ans±7,45 [1–40]. Tous les patients avaient bénéficié d’une supplémentation en acide folique. L’association avec une corticothérapie était décrite dans 94,1 % des cas, avec la salazopyrine dans 7,5 % des cas et avec une biothérapie dans 22,4 % des cas. Une intolérance au méthotrexate était objectivée par le score MISS chez 27 patients (40,3 % des cas) avec une répartition des plaintes comme suit : des douleurs abdominales dans 23 cas (85,18 %), des nausées dans 25 cas (92,6 %), des vomissements dans 11 cas (40,7 %) et des troubles du comportement chez tous les patients (100 %). Une relation statistiquement significative était trouvée entre l’intolérance au méthotrexate et l’importance de la dose (p=0,01). Dans notre échantillon, la voie injectable était responsable d’un pourcentage plus important d’intolérance que la voie orale mais sans différence significative (66 % vs 36 %, p=0,08). Par ailleurs, on n’a pas trouvé de corrélation significative entre l’intolérance et la durée de prise du traitement (p=0,76). Concernant les paramètres liés à la maladie, une association significative était notée entre l’intolérance au MTX et l’âge avancé (p=0,03) et la VS élevé (p=0,02) mais l’ancienneté de la maladie, le DAS28 et la CRP ne semblaient pas être des facteurs prédictifs de l’intolérance.
Conclusion |
Dans notre étude, la composante comportementale est le principal effet indésirable du MTX décrit par nos patients avec une association significative objectivée entre l’intolérance d’une part et l’âge, la VS, et la dose du MTX d’une autre part.
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Vol 88 - N° S1
P. A298-A299 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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