Autrefois considérée comme une maladie rare, les dilatations des bronches (DDB) sont maintenant de plus en plus reconnues et suscitent un intérêt renouvelé. C’est une entité très hétérogène dans son étiologie, son impact et son pronostic. Le but de notre étude est de déterminer le profil bactériologique, radiologique et étiologique des DDB.

Nous avons mené une étude rétrospective incluant 150 patients présentant des DDB colligés et suivis durant 13 ans.

L’âge moyen était de 53 ans avec une prédominance féminine (54,6 %). Le tabagisme a été noté chez 50 patients (33,3 %). Les symptômes cliniques étaient dominés par la dyspnée et la bronchorrhée respectivement chez 46,6 % et 50 % des patients. La surinfection bronchique était la principale indication d’hospitalisation dans notre série. Elle était notée chez 101 patients (67,33 %). La TDM thoracique a confirmé le diagnostic chez tous les patients en montrant des DDB kystiques (66,8 %), cylindriques (73,4 %) et moniliformes (10 %). Les formes diffuses étaient retrouvées chez 79,4 % des cas et localisées chez 20,6 %. L’examen cytobactériologique des crachats (ECBC) a isolé un germe dans 30 % des cas (45 patients). Les germes isolés étaient des bacilles gram positif dans 18 cas : Streptococcus pneumoniae (deux souches était résistantes à l’amoxicilline–acide clavulanique, les autres souches étaient multisensibles) ; et des bacilles gram négatif dans 27 cas : Pseudomonas Aeruginosa (15 cas), Hemophilus influenzae (8 cas) et le Klebsielle pneumoniae (4 cas). Les facteurs étiologiques ont été identifiés dans 93,3 % des cas : la tuberculose pulmonaire dans 17,33 % des cas, une maladie de système dans 5,3 % des cas, une dyskinésie ciliaire 3,3 % des cas, DICV dans 0,66 % des cas, et un corps étranger dans 1,3 % des cas. Les dilatations des bronches étaient considérées comme primitives chez 2 patients (1,33 %).

Les DDB est une maladie invalidante qui demeure fréquente dans notre pays, dominées par les formes post-tuberculeuses. Leur prise en charge repose sur le traitement médical des exacerbations, l’éducation des patients et la nécessité d’établir un bilan étiologique exhaustif, pour une prise en charge personnalisée.