Currently, cognitive behavior therapy (CBT) targets multiple cognitive processes. However, only a few studies have focused on the interaction among these processes. Preliminary studies have identified a moderation effect of rumination on the link between thought content and emotional difficulties, and a mediation effect of ruminations on the link between mindfulness and emotional difficulties.

We recruited 236 participants (185 women) who consented online to participate by choosing to either continue with the study or decline to proceed. They completed a battery of questionnaires online, namely Positivity scale, General Health Questionnaire, Rumination Response Scale, Five Facet Mindfulness Questionnaire and Cognitive Fusion Questionnaire.

All cognitive processes were significantly correlated with emotional distress. Step-by-step linear regression analysis revealed that positivity, cognitive fusion and brooding were significant independent predictors of emotional difficulties. Bootstrapping analysis confirmed that cognitive fusion and brooding mediate the link between mindfulness and depression and anxiety-insomnia. They also demonstrated that cognitive fusion moderates the link between positivity and depression but not anxiety-insomnia.

Cognitive processes interact with each other. Taken together, these results suggest that combining cognitive interventions is not useful and that different cognitive interventions may be selected depending on the patient's profile.

À ce jour, la thérapie cognitive et comportementale (TCC) cible de multiples processus cognitifs à travers différentes techniques. Ainsi, elle s’intéresse au contenu des pensées via la restructuration cognitive; à la distance par rapport aux pensées via la thérapie d’acceptation et d’engagement et la pleine conscience; et à la forme des pensées via la thérapie centrée sur les ruminations. Des études préliminaires ont montré que les ruminations étaient modératrices du lien entre le contenu des pensées et les difficultés émotionnelles. D’autres études ont mis en avant que les ruminations sont médiatrices du lien entre la pleine conscience et les difficultés émotionnelles. L’objectif de la présente étude est donc d’explorer les effets d’interactions entre les quatre processus cognitifs ciblés en TCC, à savoir le contenu des pensées, la fusion cognitive, les ruminations et la pleine conscience.

Nous avons recruté 236 participants (185 femmes) qui ont consenti en ligne à participer en choisissant de continuer l’étude ou de la décliner. Ils ont complété une batterie de questionnaires en ligne, à savoir l’échelle de positivité, le questionnaire de santé générale, l’échelle de réponses ruminatives, le questionnaire de pleine conscience à cinq facettes et le questionnaire de fusion cognitive. Nous avons utilisé des analyses de corrélations, des régressions linéaires multiples et les modèles développés par Preacher & Hayes pour analyser les effets d’interaction entre les processus.

Tous les processus cognitifs sont corrélés significativement et fortement aux difficultés émotionnelles (corrélations comprises entre 0,42 et 0,61). La régression linéaire étape par étape indique que la positivité, la fusion cognitive et le ressassement sont des prédicteurs indépendants des difficultés émotionnelles. En effet, on observe que ces trois prédicteurs sont significatifs lorsqu’ils sont entrés dans le modèle de régression alors que la pleine conscience n’est plus significative. Ceci suggère que les effets de pleine conscience sur les difficultés émotionnelles sont médiés par d’autres processus cognitifs. L’analyse par bootstrapping confirme que la fusion cognitive et le ressassement sont des médiateurs du lien entre la pleine conscience et les scores de dépression et d’anxiété-insomnie du questionnaire de santé générale. Ces analyses montrent aussi que la fusion cognitive modère le lien entre la positivité et la dépression mais pas le lien entre la positivité et l’anxiété-insomnie.

Les processus cognitifs interagissent les uns avec les autres. Notamment, l’effet de la pleine conscience sur les difficultés émotionnelles est médié par le ressassement et la fusion cognitive; et la fusion cognitive modère le lien entre le contenu de pensées et les difficultés émotionnelles. Ces résultats sont majoritairement congruents avec les modèles théoriques et les résultats de littérature actuelle. De manière générale, ces résultats suggèrent que la combinaison des interventions cognitives n’est pas utile et que les interventions devraient être sélectionnées en fonction du profil des patients.