Impact sur l’état fonctionnel d’une complémentation nutritionnelle oral (CNO) précoce des patients atteints de sclérose latérale amyotrophie (SLA) : étude nationale multicentrique NUTRALS - 08/03/22
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Dans la SLA, le statut nutritionnel est associé à l’évolution de la maladie. Il est recommandé une prise en charge nutritionnelle précoce au cours de cette pathologie rapidement létale. L’objectif était d’évaluer l’impact d’une prise précoce de CNO sur l’évolution fonctionnelle, nutritionnelle et respiratoire à 6 mois, chez des patients SLA nouvellement diagnostiqués.
Matériel et méthodes |
L’étude était randomisée en double aveugle et multicentrique sur 18 centres SLA français. Le groupe intervention bénéficiait de CNO (300–324kcal ; 18–20g de proteines) 1 à 3 à l’inclusion en fonction d’une perte de poids ou non. Le groupe de patient contrôle ne prenait des CNO qu’en cas de perte de poids. Les deux groupes bénéficiaient de conseils d’enrichissement alimentaire et d’adaptation de texture en cas de troubles de la déglutition. En cas de mise en place d’une nutrition artificielle les patients sortaient du protocole. Les variables neurologiques (forme de début, ALSFRS-R), nutritionnelles (perte de poids, IMC, composition corporelle en impédancemétrie) et respiratoire (capacité vitale forcée [CVF]) étaient relevées à l’inclusion (<2 mois du diagnostic), 3 et 6 mois. L’analyse statistique a été réalisée par pattern mixture model (PMM).
Résultats et analyse statistique |
113 patients ont été inclus dans les deux groupes. 87 patients du groupe intervention et 88 contrôles ont réalisé les 3 évaluations de suivi. L’âge moyen était de 63,2±10,7 ans avec un sex-ratio H/F de 1,17 et une forme bulbaire dans 26,5 % des cas. À l’inclusion, l’ALSFRS-R était de 38,6±5,1 points et sa pente de −1,1±0,8 points/mois. La perte de poids était de −4,9±7,5 % et 9,9 % des patients étaient dénutris. Il n’existait pas de différence significative entre les deux groupes. Les apports énergétiques et protéiques à l’inclusion étaient de 33,5±10,5kcal/kg/j et de 1,4±0,4g/kg/j, respectivement et étaient similaires entre les deux groupes et au cours du suivi. Le PMM ne retrouvait pas de différence significative entre les deux groupes concernant l’évolution de l’ALSFRS-R. Il existait une évolution plus favorable à 6 mois de l’IMC et de la masse grasse dans le groupe intervention. En revanche, l’évolution de la CVF était similaire.
Conclusion |
Bien que l’IMC et la composition corporelle évoluaient plus favorablement dans le groupe intervention, cette première étude interventionnelle, contrôlée, randomisée française n’a pas permis de montrer un impact sur l’évolution fonctionnelle d’une prise précoce de CNO au cours de la SLA. Au vu des apports proteino-énergétiques identiques entre les deux groupes, il aurait été interessant de disposer de la compliance à la prise des CNO mais celle-ci n’a pas pu être analysée.
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Vol 36 - N° 1S
P. S20 - février 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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