La croissance post-traumatique chez les victimes de violences conjugales : une étude pilote dans la Vienne - 26/07/22
Posttraumatic growth in survivors of intimate partner violence: A French pilot study
, A. Delbreil b, c, d, M. Gambier e, N. Goutaudier f, N. Jaafari a, b, g, h, M. Voyer a, cRésumé |
Objectifs |
Nous avons réalisé une étude pilote afin de déceler et de caractériser la croissance post-traumatique chez des victimes de violences conjugales comparativement à d’autres types de violences. L’étude visait également à rechercher l’existence d’un trouble de stress post-traumatique dans notre population clinique et de préciser son impact sur la croissance post-traumatique.
Méthode |
L’étude a inclus 17 victimes de violences conjugales et 42 victimes d’autres types de violences, via l’Unité Médico-Judiciaire de Poitiers et le Centre Régional de Psychotraumatologie Nord Nouvelle Aquitaine. Les participants ont bénéficié d’une consultation au cours de laquelle les données socio-démographiques d’intérêt étaient recueillies et les échelles PTGI et PCL-5 administrées.
Résultats |
La prévalence de la croissance post-traumatique était plus importante chez les victimes de violences conjugales (82 %). Cette croissance post-traumatique était d’intensité faible à modérée, et présente précocement chez les victimes recrutées via l’Unité Médico-Judiciaire. Toutes les dimensions de la croissance post-traumatique pouvaient être affectées précocement. Il existait un trouble de stress post-traumatique dont la présence était corrélée négativement à l’apparition de la croissance post-traumatique.
Discussion |
Nous montrons l’émergence d’une croissance post-traumatique plus précoce chez les victimes de violences conjugales, et mesurable dans toutes les dimensions de la croissance post-traumatique. Nous ne mettons pas en évidence de facteurs favorisant l’émergence de la croissance post-traumatique. L’existence d’un trouble de stress post-traumatique semble freiner l’apparition de la croissance post-traumatique. L’ensemble de nos résultats est en faveur d’interventions pluridisciplinaires précoces chez les victimes de violences conjugales afin de favoriser l’apparition de la croissance post-traumatique et ainsi la réinsertion des victimes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objective |
This study aimed to: (1) evaluate posttraumatic growth in survivors of intimate partner violence, (2) compare and characterize this posttraumatic growth with the one measured in survivors of other types of violence, and (3) evaluate post-traumatic stress disorder and its relationship with posttraumatic growth in our clinical population.
Methods |
We realized a monocentric pilot study in Poitiers (Vienne, France) recruiting 17 survivors of intimate partner violence and 42 survivors of other types of violence from two medical departments: the Unit of Forensic Medicine, where victims are oriented following complaints, and the Psychotrauma Center. Participants were administrated questionnaires comprising socio-demographics data and specific scales, namely the PTGI and PCL-5.
Results |
We found a higher prevalence of posttraumatic growth in survivors of intimate partner violence (82 %), when compared with survivors of sexual assault and other interpersonal types of violence (52 % and 53 %, respectively). Posttraumatic growth was low to moderate, and faster as it was detected in victims recruited in the Unit of Forensic Medicine. All domains of posttraumatic growth were positively affected, i.e. higher scores from the PTGI were recorded in survivors of intimate partner violence. No difference was found when results were compared between groups from the Psychotrauma Center. We were unable to identify socio-demographic predictors of posttraumatic growth. À posttraumatic stress disorder was found in survivors of intimate partner violence, and negatively related to posttraumatic growth.
Discussion |
To our knowledge, this is the first study comparing post-traumatic growth across such conditions and using specific and recognized scales. Our pilot study demonstrated that survivors of intimate partner violence were able to develop low to moderate posttraumatic growth faster than survivors of other types of violence. All domains of posttraumatic growth were affected, demonstrating the ability of survivors to withstand adversity. Scientific data regarding the link between posttraumatic growth and posttraumatic stress disorder is unclear, probably depending on the trauma, the circumstances, the timing of the measurement. In our study, we found a clear negative correlation between the two parameters. Our results underline the necessity to provide overall and rapid intervention in survivors of intimate partner violence, comprising legal, psychological, social and medical approaches, to facilitate the development of posttraumatic growth.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Croissance post-traumatique, Violences conjugales, Trouble de stress post-traumatique, Étude pilote
Keywords : Posttraumatic growth, Intimate partner violence, Posttraumatic stress disorder, Pilot study
Plan
Vol 48 - N° 4
P. 422-429 - août 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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