Les risques toxicologiques sont de plus en plus élevés au Burkina Faso (BF) avec l'utilisation de produits chimiques dans plusieurs domaines d'activités, notamment le secteur agroalimentaire. Depuis quelques années, le BF enregistre des urgences toxicologiques liées aux intoxications alimentaires aiguës (IAA). Cependant les risques toxicologiques et leurs conséquences sont encore mal connus et sous-estimés. Une analyse des caractéristiques socio-épidémiologiques et des causes des intoxications alimentaires aiguës (IAA) contribuera à une gestion efficace des risques toxicologiques.

C'est une étude rétrospective sur les IAA enregistrées par le Laboratoire national de santé publique (LNSP) de 2017 à 2019. Les données portant sur les caractéristiques et les causes des IAA ont été recueillies à partir des rapports d'investigation et d'expertises toxicologiques. Le logiciel Microsoft Excel a servi à l'enregistrement et à l'analyse des données.

De 2017 à 2019, le LNSP a enregistré 14 cas d'IAA dont 93 % de toxiinfections alimentaires aiguës collectives (TIAC). Ces TIAC sont survenues en milieu familial dans 69 % des cas et ont concerné au total 48 personnes intoxiquées, avec en moyenne 12 personnes par TIAC. Elles ont entrainé 52 % de décès des sujets intoxiqués avec une moyenne de 6 décès par TIAC. En 2017, une TIAC a causé 100 % de décès. Six cas de TIAC ont été enregistrés en 2019 et ont concerné 71 % des intoxiqués et 68 % de décès. Une implication judiciaire a été relevée dans 3 cas de TIAC. Des pesticides ont été identifiés comme causes probables dans 23 % des TIAC.

Les TIAC sont de plus en plus fréquentes au Burkina. Cependant la détermination des causes reste une limite. Il convient désormais de renforcer les capacités techniques du LNSP et de mettre en place une stratégie pour gérer les risques toxicologiques au Burkina Faso.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.