La grippe occasionne annuellement à l’échelle mondiale 290 000 à 650 000 décès liés aux maladies respiratoires. Le risque de mortalité grippale reste élevé en Afrique subsaharienne malgré l'existence d'un vaccin. En Côte d'Ivoire, le tribut humain que payent les populations à la grippe demeure une source de préoccupation pour les autorités sanitaires qui envisagent l'introduction du vaccin antigrippal dans la politique de vaccination. Notre travail vise à estimer la charge de morbidité associée à la grippe.

La méthode a associé : i) l'analyse des données du réseau sentinelle de surveillance épidémiologique de la grippe de 2013 à 2018 pour déterminer la proportion hebdomadaire des cas positifs de grippe ; ii) l'analyse des données de l'enquête relative à la fréquentation des services de santé par les populations devant une infection respiratoire aiguë afin d'estimer la taille de la population desservie par les établissements sanitaires ; iii) l'estimation des incidences annuelles ainsi que l'incidence moyenne sur les six années (2013–2018).

L'incidence annuelle moyenne estimée pour les infections respiratoires aiguës (IRA) associées à la grippe était de 120 cas/100 000 habitants, IC (111–359). Les incidences annuelles les plus élevées ont été observées au cours des années 2013 (346/100 000), 2015 (111/100 000) et 2016 (157/100 000). Pour les infections respiratoires aiguës sévères (IRAS), l'incidence annuelle moyenne était de 19 cas/100 000 habitants, IC (9–47).

L’étude a montré une charge de morbidité relativement élevée pour les infections respiratoires aiguës. La grippe est également associée à la survenue des infections respiratoires sévères. L'identification des groupes à risque de sévérité serait utile pour l’élaboration des stratégies de vaccination.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.