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Proposition de caractérisation des structures lymphoïdes tertiaires dans les métastases hépatiques de cancers colorectaux - 12/10/22

Doi : 10.1016/j.annpat.2022.07.019 
C. Braunstein 1, C. Molimard 1, M. Abad 1, Z. Lakkis 1, R. Loyon 2, C. Borg 1, 2, F. Bibeau 1, f. Monnien 1, 2, 3, M. Jary 4
1 CHU Besançon, 3, boulevard Fleming, 25000 Besançon, France 
2 EFS Bourgogne-Franche-Comté, 1, boulevard Fleming, 25000 Besançon, France 
3 Tumorothèque régionale de Franche-Comté, 2, boulevard Fleming, 25000 Besançon, France 
4 CHU Estaing, 1, place Lucie-Aubrac, 63003 Clermont-Ferrand, France 

Résumé

Mieux comprendre le microenvironnement immun des cancers colorectaux (CCR) est un enjeu de recherche chez les 95 % de patients métastatiques présentant un statut microsatellitaire stable (MSS). La réponse immunitaire peut prendre la forme de structures lymphoïdes tertiaires (TLS), parfois chimio-inductibles, illustrant la complexité de la réponse anti-tumorale. De bon pronostic pour les CCR localisés, seules deux équipes ont décrit aujourd’hui les TLS dans les métastases hépatiques des CCR. Sur les lames numérisées HES et IHC CD3/CD20 des métastases hépatiques de 64 patients opérés, chaque TLS a été quantifié et caractérisé exhaustivement. La localisation était précisée (intratumorale, front d’invasion ou zone saine). La densité en lymphocytes TCD3 intra et péri-tumorale, le nombre de cellules DC-LAMP par TLS, la régression histologique (TRG) et le pattern de croissance (HGP) ont été évalués. Un seuil optimal de dichotomisation a été établi pour chaque variable (méthode du logrank maximisé) pour la survie globale (SG). L’association avec la SG de 16 paramètres clinico-biologiques a été évaluée par modélisation de Cox univariée puis multivariée. Parmi les 64 patients oligométastatiques, 62 présentaient un statut MSS, 72 % étaient synchrones, et 75 % avait reçu un traitement néoadjuvant à base d’oxaliplatine. Une méthodologie de lecture retenue comme cliniquement pertinente définissait une surface minimale de 0,06 mm2/TLS, et un échantillon comme riche en TLS s’il en présentait plus de 4 sur lame entière. 56 % des patients présentait des TLS, et 36 % de la cohorte au-delà du seuil de 4 TLS. Cette population était associée à une meilleure SG (SGmed : 60,1 mois ; IC95 % : 47,4-NA vs 35 mois ; IC95 % : 20–51,1 ;p=0,014). Les critères clinico-moléculaires classiques des métastases riches en TLS n’expliquaient pas ces résultats. Aucune association n’a été mise en évidence entre HGP et TLS. L’infiltrat en CD3 au front d’invasion était corrélé avec la présence de TLS et de cellules DCLAMP. Les patients ne présentant pas ou peu de TLS avaient de moins bonnes réponses, sauf pour le groupe TRG1. L’âge (HR=2,53 ; p=0,005), le nombre de TLS (HR=2,27 ; p=0,017), la densité en CD3 au front d’invasion (HR=2,44 ; p=0,033) et le nombre de cellules DCLAMP (HR=2,23 ; p=0,019) étaient significativement liés à la SG en analyse univariée. En analyse multivariée, l’âge et la densité en CD3 au front d’invasion étaient indépendamment liés à une meilleure SG. Notre étude propose une méthode cliniquement pertinente et associant les TLS à un meilleur pronostic. Leur présence ne semble pas associée à des éléments tumoraux spécifiques. La corrélation entre TLS et densité de CD3 confirme l’organisation spécifique permettant une réponse efficace. L’absence de TLS visualisés dans le groupe TRG1 peut s’expliquer par l’adaptabilité du phénomène. Plusieurs études établissent le caractère prédictif de réponse aux immunothérapies conféré par les TLS. Une approche standardisée en anatomopathologie pourrait représenter un outil majeur pour l’adaptation des stratégies thérapeutiques.

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Vol 42 - N° 5

P. 409 - octobre 2022 Retour au numéro
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