Chaque année, près de 600 000 patients suivent une cure thermale dans les 90 stations thermales françaises. L’activité de médecine thermale avec ses 850 médecins thermaux donne lieu à 10 millions de journées de soins chaque année et correspond à 0,14 % des dépenses de l’assurance-maladie. Depuis 1947, les cures thermales sont prises en charge par la Sécurité Sociale, selon une grille de soins normalisés et adaptés à chaque pathologie.

La cure thermale correspond à l’ensemble des thérapeutiques appliquées au patient pendant les 3 semaines de son séjour en station thermale. Ceci inclut, d’une part la crénothérapie, c’est-à-dire l’ensemble des soins thermaux (bains, douches, massages...) utilisant les eaux minérales et les produits dérivés (vapeurs, gaz thermaux, boues), mais aussi d’autre part, le changement de mode de vie, le repos associé à la cure et les soins non thermaux (rééducation fonctionnelle, éducation thérapeutique).

Comme toute thérapeutique ancienne, les cures thermales doivent être évaluées de façon rigoureuse selon les méthodes modernes de la recherche clinique. Depuis 2004, l’Association Française de REcherche Thermale (AFRETh) promeut la recherche scientifique appliquée à l’évaluation du Service Médical Rendu des cures. Les études cliniques constituent la priorité de l’AFRETh mais celle-ci porte également son attention sur les travaux plus fondamentaux permettant une meilleure connaissance des produits thermaux et de leur mécanisme d’action, ainsi que sur les aspects populationnels comme les apports de la cure thermale en matière d’éducation de santé.

Dans cet exposé, nous détaillerons les spécificités de cette recherche clinique en médecine thermale. L’essai clinique comparatif avec tirage au sort est la référence (gold standard) pour l’évaluation des médicaments. Son application stricto sensu s’avère plus délicate pour les cures thermales. Des méthodologies spéciales ont donc été développées (essai de type cure immédiate/cure retardée, méthode de Zelen…). Celles-ci ont permis la réalisation d’une vingtaine de grands essais thermaux dans notre pays. Nous présenterons les principaux résultats de ces essais en indiquant quelques pistes de développement méthodologique pour l’avenir.