Pratiques de rinçage après administration de chimiothérapies : étude de vie réelle - 15/03/23
Résumé |
Introduction |
Lors de l’administration de médicaments de chimiothérapie, la déperfusion présente un risque d’exposition pour les infirmiers (IDE). Ainsi, il est recommandé que la ligne de perfusion soit rincée avec du solvant, afin de réduire ce risque et de s’assurer de l’administration de la totalité de la dose. Les objectifs de cette étude ont été d’évaluer les pratiques de rinçage en vie réelle et d’étudier l’efficacité du rinçage, selon le type de prise en charge (hospitalisation conventionnelle (HC) ou hospitalisation de jour (HDJ)) et pour trois chimiothérapies ayant des propriétés physico-chimiques différentes : paclitaxel, étoposide et cyclophosphamide.
Matériels & méthode |
Vingt lignes de perfusion secondaires ont été collectées par la pharmacie dans 5 unités d’HC et vingt dans 2 unités d’HDJ. Le volume de rinçage a été estimé par pesée de la poche de solvant. La quantité de médicament résiduel a été mesurée dans l’ensemble prolongateur/perfuseur par spectrométrie de masse couplée à la chromatographie liquide haute performance.
Résultats & discussion |
Les chimiothérapies ont été administrées par 26 IDE chez 37 patients. 100 % des lignes de perfusion contiennent de la chimiothérapie après rinçage. On retrouve une majorité de poches de 50mL en HDJ et exclusivement des poches de 100mL en HC. Le volume de rinçage (38 et 70mL respectivement en HDJ et HC), la concentration résiduelle (0,397 % VS 0,019 %) et l’efficacité du rinçage (96,5 % VS 99,5 %) sont significativement différents entre les 2 types de prise en charge. Les recommandations locales (volume de rinçage d’au moins 50mL) sont totalement appliquées en HC et partiellement en HDJ. L’utilisation de petits volumes en HDJ est liée au taux de rotation élevé des patients. Elle peut également, être due à une confusion entre le volume de la poche et le volume de rinçage recommandé, omettant ainsi le volume moyen de purge de la tubulure estimé à 25mL. 5 % des lignes n’ont pas été rincées, mais toutes contiennent de la chimiothérapie, y compris avec un volume de rinçage très supérieur aux recommandations, montrant que le risque d’exposition persiste malgré un rinçage important. Enfin, le volume moyen de rinçage ne diffère pas selon le médicament.
Conclusion |
Afin de réduire l’exposition des infirmières, la communication de ces résultats portera sur la nécessité d’utiliser une poche de 100mL afin d’atteindre un volume de rinçage supérieur à 50mL tout en tenant compte du volume d’amorçage. De plus, quelle que soit l’efficacité du rinçage et outre l’utilisation de systèmes de sécurité fermés, les infirmières doivent toujours porter un équipement de protection individuelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chimiothérapie, Rinçage en pratique, Risque d’exposition du personnel soignant
Plan
Vol 58 - N° 1
P. e16-e17 - mars 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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