Les critères d’acceptabilité d’un exosquelette chez les professionnels de santé sujets aux troubles musculosquelettiques - 29/03/23
Résumé |
Introduction |
En Europe, près de 40 % des travailleurs souffriraient de troubles musculosquelettiques (TMS) chaque année [1]. Les aides-soignants tout particulièrement, puisque 80 % de ceux qui ont été interrogés par Henriques [2] se plaignent de douleurs au niveau lombaire, et ce, malgré des prises en soins médicaux. L’exosquelette pourrait prévenir l’apparition des TMS, mais nécessite d’être accepté par les futurs utilisateurs. Nous chercherons à comprendre comment le professionnel de santé fait face aux TMS et quels sont les facteurs d’acceptabilité d’un outil tel que l’exosquelette.
Matériel et méthodes |
Nous proposons une approche qualitative par entretiens semi-directifs avec 5 professionnels de santé et construits selon les principes décrits par Kaufmann [3]. Ces entretiens furent retranscrits et analysés grâce à la méthode propre à la clinique dialogique de Martine Lani-Bayle [4] et qui consiste à faire une analyse des niveaux de discours. Ceux-ci sont distingués en 3 catégories : les faits (F1), les émotions (F2) et la réflexion (F3).
Résultats |
Ils confirment que les professionnels de santé sont sujets aux TMS sans pour autant qu’une solution à leur résolution ne soit énoncée. L’attendu des soignants quant à l’utilisation de l’exosquelette est qu’il soit confortable, rapide à installer et à nettoyer. Ils demandent une formation à son utilisation, une période d’essai et une non-obligation d’usage. L’aspect visuel semble important avec une adaptation au milieu hospitalier, sans pour autant qu’une description précise ne soit donnée. Enfin, choisir le modèle d’exosquelette est, pour certains, important.
Discussion/conclusion |
Les conditions de travail difficiles dans les soins, associées à la préexistence de TMS, limitent la performance au travail. Certains outils déjà mis en place, comme les verticalisateurs, restent inutilisés. Pour que l’exosquelette ne rejoigne pas ceux-ci, il devra répondre à certains critères [5], c’est ce qui ressort de notre recherche. Parce que l’arrivée seule d’un outil ne suffit pas, dans un contexte de santé publique, le kinésithérapeute doit accompagner le professionnel de santé dans la prévention des TMS. Enfin, cette recherche mériterait d’être poursuivie à plus grande échelle avec l’essai d’exosquelettes. Ainsi, cet outil passerait de la notion d’acceptabilité à celle d’acceptation et pourrait devenir une aide dans le quotidien des soignants.
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Vol 23 - N° 255
P. 79 - mars 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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