Vision et attentes des patients sur la rééducation préopératoire, à quelques semaines d’une reconstruction chirurgicale du ligament croisé antérieur du genou : enquête préliminaire par méthode mixte - 29/03/23
, Antoine Frouin 1, 3, Nina Desfontaines 2, Lilian Lacourpaille 1, Antoine Nordez 1, 4Résumé |
Introduction |
La rééducation préopératoire (Prehab) est courante [1] pour améliorer la condition du patient, préparer l’évènement stressant que représente la chirurgie, et faciliter la récupération postopératoire. Dans le cadre de l’opération du ligament croisé antérieur (LCA), son application est variable [2, 3]. Si comprendre le vécu des patients est fondamental pour l’engagement dans le parcours de soins, leur perception des effets de la Prehab n’a jamais été étudiée [4]. Ce projet vise à étudier comment les patients considèrent la Prehab en amont à leur chirurgie du LCA.
Matériel et méthodes |
Un questionnaire (16 questions fermées) et un entretien individuel semi-directif (30minutes) ont été proposés aux patients de 11 cabinets de kinésithérapie du sport vus en Prehab à une ligamentoplastie du LCA (période d’étude : 6 mois). Une méthode mixte a permis d’explorer leurs représentations, attentes et objectifs vis-à-vis de la Prehab. Une analyse quantitative et thématique des résultats a été réalisée [5].
Résultats |
Un total de 25 patients (14 femmes/11 hommes, 43 % du total des patients vus en Prehab sur la période) a participé à l’enquête. Ils étaient à 76 (39) [moyenne (écart-type)] jours de leur blessure et à 30 (21) jours de leur opération. Selon eux, la Prehab agit positivement pour préparer l’opération au niveau : i) structurel (atrophie, 88 % des réponses) ; ii) du maintien de la mobilité articulaire (76 %) ; et iii) des capacités de force musculaire (84 %). Le thème du « maintien » revient sans aborder une volonté de « gain » ou « d’amélioration ». Ces réponses rejoignent des objectifs établis avec le chirurgien. Une minorité aborde un rôle antalgique (20 %) de la Prehab déclarant n’observer aucun effet sur la consommation médicamenteuse ou dans les activités. La perception de l’utilité de la Prehab en postopératoire est contrastée : elle facilitera la reprise d’une activité physique (68 %), mais elle sera sans influence sur la date de reprise du travail (72 %). Si éviter une récidive de la blessure revient comme l’objectif principal des patients, une minorité (38 %) déclare que la Prehab y contribuera.
Discussion/conclusion |
Ces résultats montrent que les patients situent les effets de la Prehab en préopératoire et dans les premiers instants postopératoires. Ils ne rejoignent pas les conclusions d’autres champs que l’orthopédie [1], illustrant le besoin d’illustrer d’un continuum du parcours de soins. Les projections vers le long terme sont plus contrastées.
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Vol 23 - N° 255
P. 90-91 - mars 2023 Retour au numéro
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