Selective Cyclooxygenase-2 Inhibitors - 06/05/08
Guy-Robert Auleley [1],
Jean Deligne [2],
Catherine Hantson [2],
Claudine Blum-Boisgard [1]
Voir les affiliationsObjectifs L’utilisation des inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase 2 (coxibs) est actuellement contestée, en particulier en raison des risques cardiovasculaires. Peu de travaux ont évalué leurs conditions réelles d’utilisation. Cette étude avait pour buts de mesurer l’évolution des conditions réelles d’utilisation des coxibs en France et de les comparer à celles des essais cliniques randomisés.
Méthodes La base de données des bénéficiaires du régime d’assurance maladie des professions indépendantes a permis d’identifier les patients par leurs remboursements de célécoxib ou de rofécoxib entre novembre 2000 et octobre 2003, leur morbidité par l’existence des affections de longue durée prises en charge à 100 %, l’existence de grossesses par le paiement d’honoraires ou allocations pour accouchement et le paiement aux cliniques pour naissance, et les médicaments concomitants par leurs remboursements. Les caractéristiques démographiques des patients, la prévalence de la morbidité et des grossesses, et la fréquence d’utilisation des médicaments concomitants ont été comparées à celles estimées à partir des essais cliniques randomisés (ECR) rapportant l’efficacité de célécoxib ou de rofécoxib et publiés en langue anglaise ou française avant novembre 2003.
Résultats À l’exception de l’âge moyen des patients (passant de 64,2 à 62,9 ans), de la proportion des femmes (passant de 56,7 à 54,7 %) et de la fréquence d’utilisation des protecteurs gastriques (passant de 18,2 à 28,4 % des patients), les conditions réelles d’utilisation des coxibs ont peu varié au cours des 3 années étudiées. L’âge moyen des patients était supérieur de plus à 10 ans à celui des ECR. La proportion des femmes était inférieure de 15 % à celle des ECR. Par ailleurs, 0,02 % des femmes traitées dans les conditions réelles d’utilisation et 0,09 % dans les ECR étaient enceintes. Les fréquences des affections de longue durée étaient systématiquement plus élevées parmi les patients traités par coxibs dans les conditions réelles d’utilisation que dans les ECR, sauf pour la polyarthrite rhumatoïde. Il y avait en particulier plus de patients souffrant de maladies cardiovasculaires ou de diabète (environ 15 %) que dans les ECR (environ 6 %). Enfin, les fréquences d’utilisation de 9 des 14 classes médicamenteuses de la classification ATC (“Anatomical Therapeutic Chemical”) étaient plus élevées dans les conditions réelles d’utilisation des coxibs que dans les ECR : elles étaient respectivement de 55 et 5 % environ pour les médicaments du système cardiovasculaire.
Conclusion. Les conditions réelles d’utilisation des coxibs en France ont peu évolué au cours des 3 années qui ont suivi leur commercialisation. Elles différaient de celles des ECR en particulier par des patients plus âgés, proportionnellement moins de femmes et une morbidité, notamment cardiovasculaire, plus élevée. La survenue d’accidents cardiovasculaires parmi les utilisateurs de coxibs dans les conditions réelles en France doit être évaluée.
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Vol 34 - N° 10
P. 703-710 - juin 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.