Selon les estimations de l'OMS en Afrique, la prévalence du diabète est en hausse et pourrait atteindre 47,1 millions chez les adultes de 20 à 79ans d'ici 2047. Les coûts onéreux de sa prise en charge contribuent à la paupérisation et à la dégradation de la qualité de vie des patients. Le but de l’étude était donc d’évaluer la qualité de vie des diabétiques suivis dans un centre de santé spécialisé à Abidjan, Côte d'Ivoire.

L’étude s'est déroulée du 25 mars au 18 juin 2019 dans l'unité de soins adultes du Centre de diabétologie de l'Institut national de santé publique d'Abidjan. Un questionnaire standardisé, le « World Health Organization Quality of Life-BREF » a été administré aux diabétiques suivis dans ce centre. Des scores ont été calculés et l'analyse des données avait utilisé une méthode statistique descriptive et des tests statistiques au seuil de 5%.

Au total, 211 patients ont participé à l’étude. La moyenne d’âge était de 52,4±12,7 ans. On notait une prédominance féminine avec un sex-ratio (H/F) de 0,88. Concernant la qualité de vie, des quatre domaines étudiés, le domaine santé physique était celui avec le score le plus faible (44±6). On notait une meilleure santé physique chez les patients de moins de 43 ans (p=0,01), chez ceux avec moins de trois enfants (p=0,01), chez les cadres et/ou assimilés (p=0,02) et chez ceux possédant une couverture du risque maladie (p=0,04). L'environnement de vie était moins bon chez les patients sans emploi (p=0,02) et meilleur chez ceux avec un niveau d'instruction supérieur. Ces derniers avaient cependant une mauvaise santé mentale.

La qualité de vie des patients diabétiques était mauvaise surtout au niveau de leur santé physique. D'où l'intérêt pour les politiques de faciliter l'accès aux médicaments antidiabétiques et sensibiliser davantage sur l'importance du dépistage précoce.