Bien que la prévalence nationale du VIH/sida soit inférieure à 1 %, le Burkina Faso reste un pays à épidémie mixte du VIH car l'incidence reste élevée au sein des populations clés et vulnérables, les détenus dans les prisons. Cette étude a déterminé la prévalence du VIH chez les détenus.

Une étude transversale analytique a été conduite auprès des personnes incarcérées dans les 27 maisons d'arrêt et de correction et la maison d'arrêt centrale des armées du Burkina Faso entre le 7/07/2020 et le 25/08/2020. La proportion de détenus ayant une sérologie VIH positive a été déterminée.

Au total, 1417 détenus dont 5,4 % de femmes ont été enquêtés. La moyenne d’âge des détenus était de 33,5 ans (±10,2 ans) ; 32,2 % des détenus étaient célibataires. La majorité des détenus de sexe masculin (89,5 %) était circoncise et 73,7 % des détenus de sexe féminin ont déclaré avoir été excisées. La prévalence globale du VIH chez les détenus était de 1,2 % ; chez les détenues de sexe féminin, elle était de 1,3 %. La prévalence du VIH était respectivement de 1,2 %, 0,5 %, 2,6 % et 4,4 % chez les détenus âgés de moins de 25 ans, de 25 à 39 ans, 40 à 49 ans et d'au moins 50 ans.

Malgré la tendance à la baisse du VIH chez les détenus (2,97 % en 2014, 2,15 % en 2017 et 1,2 % en 2020), sa prévalence reste supérieure à la moyenne nationale nécessitant que des efforts soient faits pour accélérer l'atteinte de l'objectif de l’élimination du VIH/sida en 2030, d'où l'intérêt des approches différenciées des offres de services dans la riposte contre le VIH/sida.