Blessures par armes à feu : suivi des plombémies chez quatre patients - 24/09/23
, N. JarrierRésumé |
Introduction |
Le centre antipoison de Lyon a été sollicité dans le cadre de la prise en charge de deux jeunes hommes blessés suite à une agression par armes à feu et de deux hommes blessés par balle dans un contexte de tentative de suicide. Quelle prise en charge et quelle surveillance proposer pour ces patients ?
Les patients présentaient tous des lésions traumatiques majeures nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire (réanimation, chirurgie, rééducation) prolongée. Le nombre de reste de balles intra corporel restait notable bien que non précisés. Une surveillance régulière des plombémies a été proposée, tous les 3 mois puis 6 mois ainsi qu’une vérification de la plombémie avant chirurgie mettant en jeu des débris métalliques proches de structures séreuses ou vasculaires.
Description des cas |
Patient 1 : homme de 60 ans, sans antécédent, tentative de suicide par arme à feu (fusil de chasse) avec présence d’éclats de balles non retirés au niveau abdominal, pulmonaire, cardiaque (aorte, péricarde). Le centre antipoison est contacté à J24, par le médecin qui reçoit le patient en service de psychiatrie. Une plombémie est conseillée et revient à 495μmol/L (N<85μg/L). Une surveillance des plombémies est réalisée tous les 3 mois pendant 1 an puis 6 mois plus tard, montrant une décroissance régulière des plombémies. Arrêt du suivi en avril 2023, le patient est alors pris en charge en service d’hématologie pour le traitement d’une leucémie.
Patient 2 : homme de 57 ans, antécédent de syndrome dépressif. Tentative de suicide par arme à feu avec fracas facial et atteinte digestive. Prise en charge en réanimation. Multiples chirurgie de reconstruction faciale ainsi qu’au niveau digestif. Des impacts métalliques sont présents au niveau frontal antérieur gauche. La première plombémie à J15 est à 294μmol/L, et maximale deux mois après l’exposition à 475μmol/L. Le suivi des plombémies est réalisé pendant 18 mois et montre une décroissance des plombémies. La plombémie 18 mois après l’intoxication est de 105μg/L.
Patient 3 : homme de 18 ans pris en charge par SAMU suite à une agression par arme à feu en juin 2021. Le tableau clinique initial est extrêmement grave. Les lésions sont localisées principalement au niveau digestif, du membre supérieur et inférieur gauche avec nécessité d’amputation du bras gauche. Initialement, aucune plombémie n’est effectuée. La plombémie prélevée au 5e mois de la prise en charge revient à 637μmol/L. Un traitement est initié par EDTA 500mg 3 fois/j pendant une durée de 3jours. La plombémie 21jours après le traitement est à 481μmol/L. Un suivi des plombémies est réalisé pendant 1 an, avec des fluctuations des valeurs de plombémie.
Patient 4 : homme de 27 ans, pris en charge pour un traumatisme balistique lors d’une agression. Il présente un état grave avec de multiples lésions des membres inférieurs, du périnée, du thorax et une instabilité hémodynamique marquée. De nombreux débris métalliques sont présents au niveau des membres inférieurs. Le traitement comprend notamment de multiples prise en charge chirurgicale. Une balle est retirée au niveau du parenchyme pulmonaire. Plombémie initiale à J5 est de 223μmol/L, une augmentation notable à 494μg/L est constatée à J21. Pas de nouvelle plombémie prélevée malgré la réalisation de chirurgie au niveau des membres inférieurs et la présence de débris métalliques.
Conclusion |
Les traumatismes balistiques sont des évènements qui heureusement restent assez rares en France. Dans ce contexte, la présence de débris de balles non extraits en nombre important dans le corps peut être responsable d’une élévation de la plombémie. La surveillance des plombémies dans ces cas particuliers n’est actuellement pas standardisée mais semble nécessaire.
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Vol 35 - N° 3S
P. S79-S80 - octobre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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