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Intoxications accidentelles pédiatriques enregistrées par les centres antipoison de 2014 à 2020 - 24/09/23

Doi : 10.1016/j.toxac.2023.08.031 
S. Sinno-Tellier 1, , M. Evrard 2, A. Nardon 3, D. Boels 4, J. Langrand 5, R. Azzouz 6, K.A. Nguyen 7, L. De Haro 8, C. Tournoud 2
1 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Maisons-Alfort, France 
2 Centre Antipoison et de toxicovigilance Est, CHRU de Nancy, Nancy, France 
3 Centre Antipoison et de toxicovigilance de Bordeaux, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
4 Service de santé publique, CHU de Nantes, Nantes, France 
5 Centre antipoison et de toxicovigilance de Paris, AP–HP, Paris, France 
6 Centre antipoison et de toxicovigilance de Lille, CHU de Lille, Lille, France 
7 Centre antipoison et de toxicovigilance de Lyon, HCL, Lyon, France 
8 Centre antipoison et de toxicovigilance de Marseille, AP–HM, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectif

Décrire les expositions (avec ou sans symptômes) et intoxications (expositions symptomatiques) accidentelles pédiatriques, dont les cas graves et les décès, leur saisonnalité et tendance sur huit ans, afin d’améliorer la prévention.

Méthode

Extraction et analyse rétrospective des cas d’exposition accidentelle des enfants de moins de 15 ans ayant fait l’objet d’une téléconsultation à un centre antipoison français entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2020, tous agents, gravités et lieu d’exposition confondus, d’imputabilité non nulle. Les expositions à plusieurs agents ont été exclues. Les cas graves (PSS3-4 [1]) ont été relus et validés par des experts toxicologues des centres antipoison, et comparés aux cas non graves (PSS1-2).

Résultats

Parmi les 590 444 cas d’expositions accidentelles pédiatriques à des toxiques, 24 % étaient symptomatiques (n=143 144). L’âge moyen était de 3,1 ans (médiane : 2 ans) et le sex-ratio de 1,15.

La voie d’exposition, qu’elle soit multiple ou non, était orale chez 78 % des enfants. L’accident survenait par défaut de perception du risque chez 83 % des 1–5 ans, et était lié aux soins et traitements de l’enfant chez 31 % des moins d’un an. Les expositions aux médicaments humains suivies de celles aux produits de nettoyage, entretien, décapage et détartrage, étaient les plus fréquentes (respectivement 32 % et 19 % des cas). Cet ordre de fréquence était cependant inversé concernant les intoxications : 30 % d’entre elles étaient dues aux produits de nettoyage, entretien, décapage et détartrage (dont 45 % de produits de traitements des textiles) et 16 % aux médicaments humains (dont 30 % de médicaments du système nerveux ATC N). Les produits cosmétiques et d’hygiène corporelle suivis des plantes, des produits de parapharmacie et des produits désinfectants représentaient ensuite par ordre décroissant à la fois les expositions et intoxications les plus fréquentes. Les expositions aux produits de traitement des textiles, plantes, animaux, produits phytosanitaires, produits d’entretien de piscine étaient nettement plus fréquentes l’été; celles aux médicaments humains et polluants environnementaux (dont le monoxyde de carbone), l’hiver. Une tendance significative à l’augmentation des intoxications aux solutions hydro-alcooliques était observée pendant l’épidémie de COVID-19 de 2020. Les intoxications accidentelles pédiatriques étaient de gravité forte, pouvant menacer le pronostic vital pour 0,3 % d’entre elles (382 cas PSS3 et 10 décès). Le pourcentage d’enfants de moins d’un an était plus élevé parmi les cas graves (17 %) que ceux non graves (7 %). Les expositions intraveineuses représentaient 7 % des cas graves (vs 0,2 % des cas non graves). Les intoxications graves étaient majoritairement dues aux médicaments humains (34 % d’entre elles, dont 56 % de médicaments du système nerveux ATC N et 20 % du système cardiovasculaire ATC C), aux produits de nettoyage, entretien, décapage et détartrage (24 %) et aux drogues (9 %). Les décès étaient consécutifs à une exposition à un médicament humain (6 cas), l’ingestion d’une pile bouton (1 cas), d’une bille d’eau (1 cas), l’inhalation de phosphure d’aluminium (1 cas) et de fumées d’incendie (1 cas).

Discussion

Les appels aux centres antipoison décrivent une partie des expositions accidentelles pédiatriques, le plus souvent bénignes. Les expositions enregistrées par les centres antipoison nord-américains et européens sont comparables. D’autres sources de données françaises complémentaires de recours aux soins (passages aux urgences, hospitalisations, mortalité…) seront étudiées.

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Vol 35 - N° 3S

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