Narcissisme et relations d’objets dans l’expérience de la maladie d’Alzheimer. Éclairage des méthodes projectives - 18/11/23
Narcissism and object relations in the experience of Alzheimer's disease. Contribution of projective methods
Résumé |
Contexte |
Cette recherche effectuée dans le cadre d’un doctorat de psychologie à l’université Paris Cité, s’intéresse aux conditions de rencontre d’une personne âgée faisant l’expérience de la maladie d’Alzheimer et vivant en institution, dans son intériorité psychique.
Objectifs |
Malgré une évolution des regards, les représentations sociales attachées à la maladie d’Alzheimer restent fortement marquées du sceau de la perte, du déficit, du manque et de la dépendance. La complémentarité de l’approche des neurosciences cognitives avec celle de la psychanalyse se révèle féconde pour penser la personne dans sa subjectivité. Sans nier la réalité des atteintes neurologiques et cognitives, ce travail vise à nuancer la vision déficitaire qui perdure encore de nos jours.
Méthode |
Une étude longitudinale qualitative permet d’apprécier l’effet de l’aggravation de la maladie sur les capacités représentationnelles et les processus de symbolisation des personnes âgées souffrant de maladie d’Alzheimer. Le dispositif méthodologique prévoit un entretien clinique, un bilan neuropsychologique et la passation de trois outils projectifs (Rorschach, Thematic Apperception Test et Scéno-test).
Résultats |
L’étayage de l’objet dans ces qualités figuratives et sensorielles et les modalités d’investissement relationnel, sous réserve d’un affect mesuré, se révèle propice à la reprise du travail de liaison. De cette recherche, il ressort également un certain nombre de limites dues à la maladie : le caractère transitoire de ces capacités retrouvées signe la grande dépendance des personnes malades à leur environnement. Les qualités figuratives de l’objet apparaissent comme un étayage mais aussi comme une limitation de la pensée qui peine à se dégager de l’identité de perception. La présence de l’objet réel contient et retient l’expression du monde interne de la personne malade.
Conclusion |
Cette recherche ouvre des perspectives précieuses dans l’adaptation du savoir-être, notamment des soignants en institution mais également des proches. Les potentialités de rencontre qu’elle met en évidence soutiennent leurs capacités empathiques et identificatoires et réduit l’inquiétante étrangeté parfois éprouvée. Enfin, la reconnaissance de la subjectivité malgré la sévérité des troubles soutient une vision humaniste de la personne malade et invite à penser les comportements troublés comme étant à la fois un signe déficitaire mais également, potentiellement, une tentative d’expression de la subjectivité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Context |
This doctoral research, carried out at the Univeristé Paris Cité, is interested in the possibilities of meeting the elderly person who have the singular experience of Alzheimer's disease and living in a geriatric institution, in his or her psychic interiority.
Objectives |
Despite a change in outlook, the social representations attached to Alzheimer's disease remain strongly marked by the seal of the loss, deficit, lack and dependence. The complementarity of the approach of cognitive neurosciences with that of psychoanalysis proves fruitful for thinking about the person in his subjectivity. Without denying the reality of neurological and cognitive damage, this work aims to qualify the deficit vision that still persists today.
Method |
A qualitative longitudinal study makes it possible to appreciate the effect of the aggravation of the disease on the representational capacities and the processes of symbolization of the elderly suffering from Alzheimer's disease. The methodological device provides for a clinical interview, a neuropsychological assessment and the proposition of three projective tests (Rorschach, Thematic Apperception Test, Sceno-test).
Results |
The support of the object in these figurative and sensory qualities and the modalities of relational investment, subject to a measured affect, proves conducive to the resumption of the work of liaison. From this reseach, a certain number of limits due to the disease also emerge: the transitory character of these recovered capacities indicates the great dependence of the sick persons on their environment. The figurative qualities of the object appear as a support but also as a limitation of the thought of the person who struggles to free herself from the perception identity. The presence of the real object contains and retains the expression of the sick person's internal world.
Conclusion |
This research opens up valuable perspectives in the adaptation of life skills, particularly for caregivers in institutions, but also for family members. The potential for encounters that it highlights supports their empathic and identification capacities and reduces the disturbing “uncanny” sometimes experienced. Finally, the recognition of subjectivity in spite of the severity of the disorders supports a humanistic vision of the ill person and invites us to think of disturbed behaviors as being both a deficit sign linked to the illness but also, potentially, an attempt to express subjectivity.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie d’Alzheimer, Symbolisation, Investissement objectal, Scéno-test, Méthodes projectives
Keywords : Alzheimer's disease, Symbolization, Objectal cathexis, Scéno-test, Projective methods
Plan
Vol 7 - N° 2
Article 100370- septembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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