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Rare cas d’abus d’isocaproate de testostérone mis en évidence par analyse de matrices kératinisées (cheveux, poils, ongles) - 20/11/23

Testing for testosterone isocaproate in keratinous matrices (hair, nail)

Doi : 10.1016/j.toxac.2023.08.124 
Pascal Kintz a, b, , Laurie Gheddar b, Emma Beasley c, Paul Hunter c, Jean-Sébastien Raul b
a X-Pertise Consultings, 42, rue principale, 67206 Mittelhausbergen, France 
b Institut de Médecine légale, 11, rue Humann, 67000 Strasbourg, France 
c Forensic Testing Services Ltd, Suite 2, 1812 Building, Wheatley Park, WF14 8HE Mirfield, Royaume-Uni 

Auteur correspondant.

Résumé

La testostérone est généralement définie comme étant une hormone mâle, responsable du caractère sexuel masculin. Son déficit provoque un retard pubertaire et un hypogonadisme. La thérapeutique consiste alors en l’injection, à fréquence déterminée par un endocrinologue, de dérivés estérifiés de la testostérone. La recherche de la performance sportive passe parfois par ce type de dérivés. Il existe une dizaine d’esters de testostérone, qui se différentient essentiellement par la durée de leur demi-vie d’élimination plasmatique. Si l’analyse urinaire ne permet pas de distinguer les différents esters du fait de leur hydrolyse en testostérone, l’analyse dans les cheveux ou les ongles autorise un criblage sélectif, la molécule mère étant la substance privilégiée lors de l’incorporation dans une matrice kératinisée. Les esters de type propionate, phénylpripionate et décanoate sont les plus employés. Pour la première fois, les auteurs présentent un cas d’abus d’isocaproate de testostérone chez un sujet d’environ 30 ans, reconnaissant s’injecter 2 fois par semaine une préparation appelée « Decca ». Par LC-MS/MS, la molécule a été dosée entre 1519 et 2660pg/mg dans les cheveux segmentés, à 586pg/mg dans les poils de bras et à 152pg/mg dans les rognures d’ongles des mains. L’absence de toute étude contrôlée empêche d’établir la signification toxicologique de ces résultats, néanmoins compatibles avec une utilisation répétée de cet anabolisant stéroïdien. Aucun autre ester n’a été identifié et la testostérone était supérieure aux valeurs physiologiques. Près de 10 mois après l’arrêt de la consommation, des traces résiduelles d’isocaproate de testostérone à 3–4pg/mg étaient encore présentent dans les segments proximaux.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Testosterone is presented as the male hormone responsible for the expression of male characteristics. A decrease in testosterone levels produces puberty delay and hypogonadism. Treatment of these diseases consists to inject, at variable frequency as determined by a physician, testosterone esters. Athletes can also abuse these products to enhance performance. About ten different testosterone esters are available. They mostly differ by their respective plasma elimination half-life. Urine tests are not able to differentiate the esters but testing in hair or nails allows discrimination, as the major analyte in these matrices is the parent drug. Mostly used testosterone esters include propionate, phenylpropionate and decanoate. For the first time, the authors present a case of addiction to testosterone isocaproate involving a 30-year old man, claiming injection twice a week of a preparation labelled “Decca”. Using LC-MS/MS, testosterone isocaproate was identified in the range of 1519 and 2660pg/mg in consecutive hair segments, at 586pg/mg in arm hair and at 152pg/mg in fingernail clippings. No other ester was identified and testosterone concentrations were well above the physiological ranges. Ten months after discontinuation, testosterone isocaproate still tested positive in the more recent proximal segments at 3–4pg/mg.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Testostérone, Isocaproate de testostérone, Dopage, Anabolisants, Cheveux, Poils, Ongles

Keywords : Testosterone, Testosterone isocaproate, Doping, Anabolic steroids, Hair, Nail


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Vol 35 - N° 4

P. 368-373 - décembre 2023 Retour au numéro
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  • Identification of mitragynine by UPLC-MS/MS in the hair and nails of two kratom users
  • Alice Ameline, Jean-Sébastien Raul, Pascal Kintz
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  • Erratum to “Chemsex in France: A national study through interlaboratory collaboration under the auspices of the French Society of Analytical Toxicology (SFTA)” [Toxicologie Analytique et Clinique (2023) 175–197]

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