Évaluation du défect osseux glénoïdien dans l’instabilité glénohumérale antérieure, incidence de Bernageau versus arthro-TDM et implications dans la démarche diagnostique - 27/11/23
Assessment of glenoid bone defect in anterior glenohumeral instability, Bernageau Incidence versus arthro-CT and implications in the diagnostic approach
Résumé |
Introduction |
Face aux instabilités antérieures chroniques d’épaule, les indications chirurgicales sont guidées par des paramètres intégrés au score ISIS. Le défect osseux glénoïdien est un élément décisionnel central. L’arthro-TDM constitue un examen de référence, mais cette supériorité est-elle avérée pour l’évaluation des lésions glénoïdiennes et sa réalisation systématique est-elle justifiée ?
Matériel et méthode |
Nous rapportons une étude rétrospective de 95 patients présentant une instabilité antérieure d’épaule chronique d’âge moyen 28,7 ans±11,6. Un échantillon de 23 patients en a été extrait ayant bénéficié d’un arthro-TDM de l’épaule pathologique et de clichés selon l’incidence de Bernageau de façon bilatérale. Tous les patients ayant une épaule controlatérale pathologique ont été exclus. Le défect osseux sur le Bernageau est exprimé en pourcentage de la largeur antéropostérieure de la glène saine, sur l’arthro-TDM il a été évalué grâce à la méthode de Sugaya. Les lésions associées (Bankart, encoches de Malgaigne, SLAP, HAGL et lésions de la coiffe) ont été recueillies lorsqu’elles étaient individualisables sur les différents examens. La méthode de mesure sur les deux imageries a été validée par deux examinateurs avec une forte reproductibilité inter et intraobservateurs (ICC entre 0,84 et 1). L’évaluation statistique s’appuie sur des tests non paramétriques.
Résultats |
Le pourcentage de défect glénoïdien calculé sur le Bernageau était de 5,90 % (±7,56) contre 5,93 % (±6,59) pour l’arthro-TDM, la différence moyenne entre les deux mesures était de 1,92 (±1,86) et non significative selon le test de Wilcoxon (p=0,85, CI95 % [0,577 ; 0,911]). Le coefficient de corrélation de Spearmann entre les deux méthodes était de 0,8 (IC 95 % [0,577 ; 0,911], p<0,001). Concernant les lésions associées, nous avons retrouvé : 44 % de fracture de glène, 81 % de lésion de Bankart, 8,3 % d’HAGL lésion, 73 % d’encoches de Malgaigne, 5 % de SLAP lésion et 2,1 % de lésions de la coiffe des rotateurs.
Conclusions |
Notre étude confirme que la simple réalisation de clichés comparatifs selon Bernageau offre une précision comparable quant à la quantification du défect glénoïdien. L’arthro-TDM plus invasif, irradiant et générateur potentiel de complications infectieuses, apporte un supplément d’informations concernant les lésions de type SLAP et de la coiffe. Ainsi, nous retenons comme indication d’un arthro-TDM dans le cadre d’un bilan préthérapeutique d’instabilité : indication d’un Bankart, âge>40 ans ou patient symptomatique quel que soit l’âge (déficit, faiblesse musculaire, douleurs au testing des muscles de la coiffe des rotateurs).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Instabilité glénohumérale antérieure, Mesure radiographique, Défect glénoïdien, Démarche diagnostique
Plan
Vol 109 - N° 8S
P. S347 - décembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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