Le soja, n. s. Glycine max, est une légumineuse de la famille des Fabacées, riche en protéines, en lipides, en vitamines et en fibres, régulièrement consommée dans nos régions. Bien qu’il soit rarement une cause d’allergie, inférieure à 1 % en population générale européenne, il ferait partie des huit allergènes alimentaires responsables de réactions sévères mettant en jeu le pronostic vital [2Wang J., He Z., Raghavan V. Soybean allergy: characteristics, mechanisms, detection and its reduction through novel food processing techniques Crit Rev Food Sci Nutr 2022 ;  25 : 1-1410.1080/10408398.2022.2029345 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références, 1Gomez-Andre S., Deschildre A., Bienvenu F., Just J. Un allergène émergent : le soja Rev Fr Allergol 2012 ;  52 (6) : 448-45310.1016/j.reval.2012.03.005 [inter-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Les travaux sur la fréquence de l’allergie au soja réalisés en Afrique subsaharienne sont plutôt rares dans la littérature. Le présent travail vise à déterminer la prévalence d’une sensibilisation cutanée et d’une allergie au soja parmi les patients suivis pour un asthme ou une rhino-conjonctivite allergiques en Afrique subsaharienne.

Il s’agit d’une étude descriptive, transversale. Au total, 101 patients volontaires étaient interrogés, examinés et avaient subi des pricks tests au soja cru et cuit. Une sensibilisation positive était définie par un diamètre de la papule d’au moins 3mm plus grand que celui du témoin négatif, et une allergie par une sensibilisation positive avec une histoire clinique compatible. Les données étaient enregistrées puis analysées dans EpiData Analysis v2,2,3,187.

L’âge médian des sujets inclus était de 27 (IQR=22–43) ans, avec un sexe-ratio égal à 0,42. Une atopie familiale était rapportée par 73,27 % (n=74). Ces patients étaient suivis pour une rhinite (n=60 ; 59,41 %), un asthme (n=57 ; 56,44 %) ou une conjonctivite (n=44 ; 43,56 %). Selon leur déclaration, 14 (13,86 %) présenteraient des manifestations cliniques après consommation du soja. Il s’agissait de tableau clinique évocateur d’une rhinite allergique (8 ; 7,92 %), d’une conjonctivite allergique (5 ; 4,95 %), d’urticaires (4 ; 3,96 %), d’un asthme (3 ; 2,97 %) et d’un syndrome oral (3 ; 2,97 %). Après test cutané, une sensibilisation positive a été retrouvée chez 12 (11,88 %) participants. Cette sensibilisation positive était présente avec le soja cuit chez 8 (7,92 %) participants et avec la forme crue chez 4 (3,96 %). Le diamètre moyen de la papule était respectivement de 3,38 (±0,52) mm avec le soja cuit et de 3,57 (±0,54) mm avec le soja cru. Aucun incident ni accident n’a été enregistré lors de la réalisation des tests. Une allergie au soja a été finalement retenue chez deux patients parmi les 101 sujets enquêtés, soit une prévalence de 1,98 %. Ces derniers représentent également 14,29 % des 14 sujets s’étant plaints de réactions adverses après consommation du soja.

Ce travail montre que les plaintes de manifestations adverses après consommation du soja sont peu fréquentes dans cette population de sujets atopiques en Afrique subsaharienne. De même, les prévalences d’une sensibilisation cutanée et d’une allergie au soja restent faibles, soulignant une fois de plus, la nécessité d’une vulgarisation des tests allergologiques, afin d’éviter la prescription de régimes d’éviction abusifs, sur ce continent actuellement en pleine transition épidémiologique.