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Évaluation de la qualité du sommeil des patients sous ventilation non invasive (VNI) de domicile suivis au CHU de Bordeaux : une étude de cohorte prospective - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.132 
P. Schilfarth 1, , A. Maurac 1, J. Macey 1, M. Zysman 1, 2, L. Grassion 1
1 Service des maladies respiratoires, hôpital du Haut Lévêque, CHU de Bordeaux, Pessac, France 
2 Centre de recherche cardio-thoracique de Bordeaux, Inserm U1045, PTIB, hôpital Xavier-Arnozan, CHU de Bordeaux, université de Bordeaux, Pessac, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La VNI nocturne est un traitement recommandé chez les patients atteints d’insuffisance respiratoire chronique devant la présence d’une hypoventilation alvéolaire quelle qu’en soit la cause. L’un des objectifs de ce traitement est l’amélioration de la qualité du sommeil [1], mauvaise chez ces patients, et peu étudiée au long cours sous VNI. Nous rapportons ici une analyse de la qualité du sommeil des patients sous VNI, ainsi que les facteurs de risques associés à un mauvais sommeil.

Méthodes

Il s’agit d’une analyse prospective de cohorte des patients suivis en HDJ au CHU de Bordeaux, sous VNI à l’état stable depuis au moins 3 mois. La qualité du sommeil a été évaluée par le Pittsburgh Score Questionnaire Index (PSQI). Un score>5 permettait de définir les patients mauvais dormeurs. L’ensemble des paramètres de ventilation et notamment la présence d’asynchronies ont été recensés pour analyser les facteurs de risques associés à un sommeil de mauvaise qualité.

Résultats

Quatre-vingt-sept patients ont été inclus dans notre étude. Les patients avaient un âge moyen de 47,35±21,87 ans dont 58,6 % d’hommes, avec un IMC à 25,22±8,35kg/m2. Les pathologies retrouvées étaient les maladies neuromusculaires (MNM) d’évolution lente (49,4 %), la BPCO (19,5 %), les atteintes diaphragmatiques isolées (13,8 %), les maladies de la paroi thoracique (6,9 %), les MNM d’évolution rapide (5,8 %) et le SOH (4,6 %). Le score global au PSQI était en moyenne de 6,47±3,98 points, avec 49,4 % de bons dormeurs. Les gaz du sang retrouvaient un pH à 7,42±0,04, une PaCO2 à 43,15±8,54mmHg. Concernant les données de ventilation, les patients étaient observants (8,35±3,95h), avec un IAH résiduel de 5,71±7,99. On retrouvait une asynchronie chez 74,7 % d’entre eux, majoritairement représentées par les évènements de sous-assistance (49,4 %) et d’obstruction (48,3 %). La capnographie nocturne retrouvait une PtcCO2 moyenne à 44,97±9,21mmHg. Il n’y avait pas différence entre les deux populations concernant les caractéristiques générales, les conditions et le type d’appareillage. Le score d’Epworth était plus élevé dans le groupe des mauvais dormeurs (8,08±5,11 vs 5,23±4,32, p=0,009). Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes concernant les données de ventilation ni les marqueurs d’hypoventilation alvéolaire. L’analyse de régression linéaire entre le score au PSQI et différents paramètres a montré une corrélation entre la PaCO2 et le score au PSQI (ß=0,12 [0,02 ; 0,21], p=0,025, p=0,032 en multivarié). La courbe de régression linéaire du score au PSQI en fonction de la PaCO2est disponible en annexe (Figure 1).

Conclusion

La moitié des patients environ présentent une mauvaise qualité du sommeil. Ces données sont en accord avec les données de la littérature [2]. Aucun facteur de risque n’a été identifié dans le groupe mauvais dormeur. Il existe une association entre le score au PSQI et la capnie en régression linéaire. Ces données sont en faveur d’une prise en charge globale et multidisciplinaire visant à améliorer la qualité de la ventilation et à abaisser la capnie.

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