L'infection ostéoarticulaire est aujourd'hui pour l'essentiel une infection de l'os et du matériel dans les suites d'ostéosynthèses, et une infection de l'os, de l'articulation et du matériel dans les suites d'arthroplasties. Rares dans leur pratique individuelle, ces infections restent complexes pour nombre de chirurgiens. Leur prise en charge est facilitée par l'existence de référentiels et l'accès aux réunions de concertations pluridisciplinaires mises en place par le réseau des centres de référence de l'infection ostéoarticulaire complexe. Toutes formes cliniques confondues, la clé d'une prise en charge réussie est de poser le diagnostic approprié : diagnostic positif d'infection, diagnostic microbiologique, durée d'évolution supposée de l'infection, stabilité des implants, état des lésions osseuses et des tissus mous, localisation précise et complète de l'infection. La clinique est primordiale, l'imagerie doit faciliter le diagnostic microbiologique, en guidant l'aiguille de ponction, et aider le nettoyage chirurgical, en précisant avant l'intervention l'extension des lésions. Le traitement de ces infections est médicochirurgical, la chirurgie qui assure la fiabilité du diagnostic microbiologique et réduit l'inoculum bactérien joue un rôle prépondérant, l'antibiothérapie par voie générale est systématique. L'infection osseuse secondaire sur ostéosynthèse et os solide nécessite l'ablation du matériel encore présent et le nettoyage osseux. Si l'os n'est pas solide mais la consolidation possible car le matériel est stable, une intervention de nettoyage permet d'attendre la consolidation avant la cure définitive de l'infection. Si le matériel est instable ou la pseudarthrose certaine, le nettoyage doit s'accompagner d'un changement de l'ostéosynthèse. Le diagnostic rapide d'une infection précoce après arthroplastie relève de la synovectomie et du changement des pièces mobiles sans attendre. Dans les autres cas de figure, le changement complet des implants est la règle, la reconstruction en un temps s'affirme de plus en plus comme la procédure à privilégier si une prise en charge pluridisciplinaire en temps réel est possible.