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Les troubles mnésiques au cours de l’électroconvulsivothérapie - 10/02/24

Memory disorders during electroconvulsive therapy

Doi : 10.1016/j.amp.2024.01.007 
Emna Bergaoui a, , Rania Lansari a, Badii Amamou b, Amine Larnaout a, Lotfi Gaha b, Ahmed Mhalla b, Wahid Melki a
a Service de psychiatrie D, hôpital Razi, rue des Orangers, La Manouba, Tunisie 
b Service de psychiatrie, hôpital universitaire Fattouma Bourguiba, avenue Farhat Hached, Monastir, Tunisie 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Saturday 10 February 2024
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Introduction

L’électroconvulsivothérapie (ECT) est la plus ancienne technique encore utilisée en psychiatrie. Néanmoins, ses effets indésirables cognitifs sont fréquents, notamment les plaintes mnésiques. L’objectif principal de cette revue est de décrire la nature des troubles mnésiques liés à L’ECT, l’évolution à court et à long terme et les facteurs de risques associés puis de proposer des recommandations d’évaluation et de suivi appropriées.

Méthodes

Une revue systématique de la littérature a été réalisée au mois d’avril 2022, suivant la méthodologie PRISMA. Les équations de recherche ont été entrées dans PubMed et Cochrane en utilisant les termes suivants : « cognition » et « electroconvulsivetherapy » ou « amnesia » et « electroconvulsive therapy » ou « adverse effects » et « electroconvulsivetherapy ». La recherche a été réalisée de l’année 2000 à 2022.

Résultats

Notre revue a permis d’inclure vingt articles dont quatre sur la nature et l’évolution des troubles mnésiques, trois sur les mécanismes, six sur les facteurs de risque, trois sur l’évaluation et les tests cognitifs et quatre sur la prise en charge. Les données ont montré une atteinte de la mémoire antérograde et rétrograde. Dans les jours qui suivent la séance, les capacités de se souvenir des événements survenus après l’ECT ainsi que des connaissances générales et autobiographiques sont altérées. Mais la plupart des fonctions cognitives s’améliorent au bout de quatre semaines. Certains patients néanmoins peuvent présenter des déficits de la mémoire autobiographique trois à six mois après l’ECT. La durée de la période confusionnelle est un facteur prédictif de la persistance des troubles de la mémoire. Les plaintes subjectives ne sont pas corrélées aux troubles mnésiques objectifs mais plutôt à la sévérité de la dépression. Ils durent plus longtemps que les troubles objectifs. L’atteinte est d’autant plus marquée que les événements sont proches de l’ECT. Nous avons trouvé, à la lumière des études incluses, l’absence d’origine lésionnelle, une altération du fonctionnement de l’hippocampe et un ralentissement cérébral. En effet, la présence d’ondes thêta à l’EEG dans les régions frontotemporales était associée à la durée de la confusion post-ictale et à une amnésie rétrograde. Il existe plusieurs facteurs associés à l’apparition des troubles mnésiques. Ces facteurs sont la nature et la charge du courant, le placement des électrodes, la fréquence des séances, le produit anesthésique, ainsi que des facteurs individuels tels que l’âge et le sexe. L’utilisation d’un courant ultrabref avec placement des électrodes en unilatéral droit réduit considérablement les effets cognitifs indésirables et préserve également l’efficacité. Différents tests cognitifs ont été utilisés en fonction du domaine cognitif à évaluer. Le test Mini-Mental State Examination (MMSE) était le test le plus utilisé pour une évaluation globale. Certaines études ont mis en place une batterie cognitive avec des délais d’évaluation allant d’un à six mois. Différentes molécules ont été essayées au cours de l’ECT, notamment les anticholinesthérasiques et le piracetam sans trouver de résultats concluants. Toutefois, les résultats des essais par la kétamine et la mémantine étaient encourageants.

Conclusion

L’électroconvulsivothérapie a montré son efficacité dans le traitement de plusieurs troubles psychiatriques. Il est primordial de faire un suivi cognitif en pré- et post-ECT pour détecter d’éventuels troubles mnésiques et assurer une meilleure prise en charge.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Introduction

Electroconvulsive therapy (ECT) is the oldest technique still in use in psychiatry. Nevertheless, its adverse cognitive side effects are frequent, particularly complaints about memory. The main objective of this review is to describe the nature of ECT-related memory disorders, their short- and long-term evolution and associated risk factors, and to propose recommendations for appropriate evaluation and follow-up.

Methods

À systematic review of the literature was conducted in April 2022, using the PRISMA methodology. The English search equations gleaned from the literature published were entered into PubMed and Cochrane using the search queries: ‘cognition’ and ‘electroconvulsive therapy’ or ‘amnesia’ and ‘electroconvulsive therapy’ or ‘adverse effects’ and electroconvulsive therapy’. The search was carried out on literature published between 2000 to 2022.

Results

Our review included 20 articles, including 4 articles on types of memory disorders, 3 articles on mechanisms, 6 articles on risk factors, 3 articles on cognitive testing and 4 articles on treatment. The data indicated impairment of both anterograde and retrograde memory. In the days following the session of ECT, the ability to recall events that occurred post-treatment, as well as general and autobiographical knowledge, was impaired. However, most cognitive functions improve within 4 weeks. Nevertheless, some patients, may show autobiographical memory deficits for from 3 to 6 months after ECT. The duration of the confusion is a predictive factor for the persistence of memory disorders. Subjective complaints are not correlated with objective memory disorders, but rather with the severity of depression. They last longer than objective disorders. The greater the proximity of the events to the ECT, the greater the impairment. In light of the studies included, we found altered hippocampal function and cerebral slowing. Indeed, the presence of EEG theta waves in frontotemporal regions was associated with the duration of post-ictal confusion and retrograde amnesia. There are several factors associated with the onset of memory disorders. These include the nature and charge of the electrical current, electrode placement, frequency of sessions, anaesthetic product administered, as well as individual factors such as age and gender. The use of ultra-short current with right unilateral electrode placement considerably reduces undesirable cognitive effects and preserves efficacy. Different cognitive tests were used, depending on the cognitive domain to be assessed. The Mini-Mental State Examination (MMSE) was the most widely used test for global assessment. Some studies used a cognitive array of tests with evaluation ranging from 1 to 6 months after treatment. Various molecules have been tried during ECT, notably anticholinesterase drugs and piracetam, with no conclusive results. However, the results of trials with ketamine and memantine were encouraging.

Conclusion

Electroconvulsive therapy has been shown to be effective in the treatment of several psychiatric disorders. It is essential, however, to carry out cognitive testing before and after ECT to detect possible memory disorders and to ensure better management.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Amnésie, Effet secondaire, Fonction cognitive, Sismothérapie, Trouble de la mémoire

Keywords : Adverse effects, Amnesia, Cognitive function, Memory disorder, Sismotherapy


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