Deux stratégies thérapeutiques coexistent dans la sclérose en plaques (SEP) : l’escalade et l’induction. Cette dernière semble démontrer une efficacité supérieure, avec des données toutefois limitées à la population caucasienne.

L’objectif était de comparer l’efficacité et la tolérance entre les deux stratégies thérapeutiques, dans la population Afro-Caribéenne qui présente des formes plus sévères de SEP.

Étude rétrospective multicentrique sur 195 patients traités pour une SEP dont 66 en stratégie d’induction, suivis pendant au moins deux ans. Le critère de jugement principal était le franchissement irréversible de l’Expanded Disability Status Scale (EDSS) 3, 6 et 8 sous traitement. Les critères de jugement secondaires portaient sur l’évolution du score EDSS sous traitement, la détermination d’éventuels facteurs de risque du franchissement de l’EDSS, et la survenue d’Evènements Indésirables Graves (EIG).

Le franchissement irréversible de l’EDSS 3 était retardé avec l’Induction vs Escalade (médiane de survie 13,5 ans vs 9,8, p=0,024). L’Escalade favorisait ce franchissement en analyse univariée (HR 2.42, 95 % CI [1.09–5.34], p=0,029). L’EDSS était stabilisé voire diminuait avec l’induction (0, IQR [−2–0], p<0,001). La survenue d’EIG était superposable entre les deux stratégies (Fig. 1 et Fig. 2).

Ces résultats montrent une modification de l’histoire de la maladie dans la population Afro-Caribéenne avec l’induction par rapport à l’escalade (80 % de patients n’ayant pas franchi l’EDSS 3 à 13 ans d’évolution vs 40 % dans le groupe escalade), notamment avec son utilisation précoce, confortant les données retrouvées dans la population caucasienne.

Dans la population Afro-Caribéenne, la stratégie d’induction semble plus efficace que l’escalade, avec un profil de sécurité acceptable. Notre travail est en faveur de son utilisation précoce et en première intention dans cette population.