Modifications rétiniennes dans la maladie d’Alzheimer : caractérisation en tomographie en cohérence optique et en ophtalmoscopie par optique adaptative - 17/03/24
, Michel Paques 2, Marie Sarazin 3, Michel Bottlaender 4, Julien Lagarde 1Résumé |
Introduction |
Dans la maladie d’Alzheimer (MA), un amincissement et des modifications vasculaires de la rétine mesurés en tomographie par cohérence optique (OCT) sont décrits mais leur corrélation avec les marqueurs physiopathologiques est peu étudiée.
Objectifs |
Comparer l’épaisseur rétinienne et de la paroi artérielle entre sujets MA et témoins. Étudier les corrélations avec la charge tau et amyloïde intracérébrale en tomographie par émission de positons (TEP).
Méthodes |
Nous avons comparé l’épaisseur rétinienne (totale et dans différentes couches cellulaires) mesurée en OCT et le ratio lumière sur paroi vasculaire en ophtalmoscopie par optique adaptative (OOA) entre 16 patients avec un diagnostic de MA et 9 sujets contrôles, à baseline et au cours d’un suivi de 2 ans (MA n=11, contrôles n=9). Nous avons étudié les corrélations entre l’épaisseur rétinienne et des paramètres cliniques, le volume cortical mesuré en IRM et les charges tau et amyloïdes mesurées TEP.
Résultats |
L’épaisseur maculaire est diminuée dans le groupe MA (−16μm [−30,3, −1,76] ; p=0,03) et reste stable au cours du suivi dans les 2 groupes. Aucune différence du WLR n’est observée entre les groupes (p=0,47). Dans le groupe MA, on ne trouve pas de corrélation entre les paramètres rétiniens et différents scores cliniques ou la charge tau. Une corrélation négative est identifiée entre épaisseur maculaire et charge amyloïde dans l’aire associative visuelle droite. En considérant tous les sujets ensemble, le volume hippocampique est corrélé à l’épaisseur maculaire totale (r=+0,43 ; p=0,04).
Discussion |
L’amincissement rétinien entre sujets MA (avec marqueurs tau et amyloïdes) et contrôle conforte des résultats obtenus dans des populations définies moins précisément. Sous réserve d’un manque de puissance, ces résultats peuvent suggérer que les marqueurs rétiniens reflètent davantage, dès le stade précoce, la présence de la maladie en lien avec la pathologie amyloïde que la sévérité de la maladie corrélée à la pathologie tau nécessitant confirmation.
Conclusion |
Si des altérations de la rétine dans la MA semblent se confirmer, des études pour mieux en comprendre leur cause, apprécier leur place diagnostique et la chronologie au cours de la maladie sont nécessaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Rétine, Biomarqueur, Maladie d’Alzheimer
Plan
Vol 180 - N° S
P. S60 - avril 2024 Retour au numéro
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