Lors de l’épidémie de COVID-19, les Français ont été fortement incités à appliquer des gestes barrières et des mesures de prévention individuelles afin d'endiguer la propagation du virus. Dans ce contexte, l'adoption d'un comportement préventif peut être définie comme le respect de ces mesures, et varie selon le profil socio-démographique et les conditions de vie selon l'enquête nationale CoviPrev. Bien qu'alors considérés comme des personnes à risque de développer des formes graves de COVID-19, on peut s'attendre également à des comportements préventifs variés chez les patients atteints de cancer. L'objectif de cette étude est d’étudier le comportement préventif des patients atteints de cancer, ainsi que son évolution pendant l’épidémie.

L’étude PAPESCO-19 est une cohorte prospective multicentrique ayant inclus 893 patients atteints de cancer de quatre centres de Lutte contre le cancer français (Angers, Clermont-Ferrand, Nancy et Nantes) entre juin 2020 et juin 2021. Les participants répondaient à des questionnaires tous les trois mois pendant une année. Afin de modéliser l'hétérogénéité des profils de comportement préventif et de tracer les trajectoires de ces profils, nous avons utilisé le package R lcmm.

Un seul profil de comportement préventif a été identifié chez ces patients. De plus, les femmes et les patients en arrêt maladie ou ne travaillant pas pour des raisons de santé, et les patients restant au domicile la plupart de la journée, avaient tendance à plus respecter les mesures barrière, tandis que les patients ayant deux enfants ou plus étaient moins enclin à adopter un comportement préventif.

Nos résultats montrent que la population de patients atteints de cancer est une population homogène, suggérant qu’être traité pour un cancer pourrait encourager les gens à adopter un comportement préventif en matière de santé. Cependant, aucune caractéristique clinique du patient n'était associée au comportement préventif.