Il existe peu de données épidémiologiques sur la circulation du SARS-CoV-2 chez les adolescents vivant avec le VIH (AVVIH) en Afrique. L'objectif de cette étude était d'estimer la séroprévalence du SARS-CoV-2 chez les adolescents à Lomé selon le statut sérologique VIH.

Une étude transversale a été réalisée entre août et novembre 2022 dans trois services de pédiatrie. Un questionnaire standardisé a été administré. Un échantillon de sang a été prélevé et des aliquotes de plasma ont été acheminés au laboratoire de virologie de l'hôpital Bichat- Claude Bernard (Paris, France). Une recherche qualitative et quantitative des immunoglobulines G (IgG) anti-S et anti-N du SARS-CoV-2 a été réalisée en utilisant la trousse commerciale Alinity SARS-CoV-2 IgG (CLIA, Abbott, IL, États-Unis).

Au total 634 adolescents (47,7 % de filles) d’âge médian 13 ans (intervalle interquartile, IIQ: 7–18 ans) ont été inclus et 22,2 % étaient vaccinés contre la COVID-19. Environ 41,6 % (n=262) étaient des AVVIH et avaient une durée médiane sous antirétroviraux de 8,0 ans (IIQ: 4,9-11,4); 85,6 % ont initié un traitement à base de Dolutegravir (n=231) et 61,0 % avaient une charge virale <50 copies/mL. La séroprévalence pour les IgG anti-S était de 88,0 % (IC95%: 85,2–90,4) et pour les IgG anti-N de 46,1 % (IC95%: 42,1-50,0). Il n'y avait pas de différence de la prévalence de ces anticorps selon le statut sérologique VIH. Par contre, la séroprévalence des IgG anti-N était plus élevée chez les AVVIH avec une charge virale <50 copies/mL (50,3 % versus 33,0 %; p=0,006).

La séroprévalence du SARS-CoV-2 était comparable quel que soit le statut sérologique VIH des adolescents. L'indétectabilité du VIH ne semble pas prémunir contre l'infection à SARS-CoV-2 ce qui renforce l'intérêt de la vaccination anti-COVID chez les AVVIH en particulier.