Il existe peu de consensus officiels sur ce qui devrait constituer les critères de retour au sport (RTS) après une rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Les données actuelles de la littérature suggèrent le fort intérêt d’une association de plusieurs tests pour prendre la décision du RTS avec une évaluation optimale qui tend vers un bilan pluridisciplinaire. Nous avons donc développé une « hospitalisation de jour (HDJ) bilan genou » spécifique pour mieux orienter la rééducation et la réathlétisation de nos patients sportifs et pour aider à l’autorisation du retour au sport. L’objectif principal de cet article est donc de décrire les 10 premiers mois de cette activité d’« HDJ bilan genou » au sein de notre centre dans les suites d’une ligamentoplastie de LCA.

Nous avons ainsi détaillé les modalités pratiques afin de mettre en place « l’HDJ bilan genou » tout en tenant compte des contraintes spatiales dans nos locaux, ainsi que du matériel et du personnel médical et de rééducation disponibles. Nous avons recueilli les données des patients venus du 1^er février au 30 novembre 2023. Il a été proposé aux patients une évaluation pluridisciplinaire avec une consultation médicale, un test isocinétique, des tests fonctionnels réalisés par un MKDE et des questionnaires d’habitude alimentaire, d’appréhension du genou et de qualité de vie. Les patients inclus devaient avoir bénéficié d’une ligamentoplastie du LCA du genou et être majeurs lors de la réalisation du test isocinétique. Les critères d’exclusion étaient un dossier médical incomplet avec des tests ou des questionnaires manquants.

Trente-deux patients ont bénéficié d’une « HDJ bilan genou » après une ligamentoplastie du LCA. Quatre-vingts pour cent des patients étaient des hommes, avec une moyenne d’âge de 26 ans. Le score ACL-RSI moyen était de 67,4 % (écart-type 15,8). Le délai moyen entre la date de la ligamentoplastie et la date du test isocinétique était de 8,7 mois (écart-type 3). Le déficit moyen de force isocinétique du côté opéré par rapport au côté sain était à vitesse lente (60°/s) et en concentrique de 24,8 % (écart-type 18,7) sur les quadriceps et 14,5 % (écart-type 17,4) sur les ischio-jambiers, et en excentrique à 30°/s de 15,8 % (écart-type 21,5) sur les ischio-jambiers. Les tests fonctionnels retrouvaient en moyenne un déficit du côté lésé par rapport au côté sain inférieur à 10 % (écart-type 14,8). Sur le plan nutritionnel, la part déclarée de fruits, légumes, féculents et produits laitiers consommés était inférieure aux recommandations du programme national nutrition santé (PNNS) alors que celle de sodas et sucreries était supérieure aux recommandations.

« L’HDJ bilan genou » a été mise en place au CHU de Dijon pour mieux orienter la rééducation et la réathlétisation dans le cadre du retour au sport des patients sportifs après une blessure du genou. Elle se veut pluridisciplinaire et intègre pleinement le modèle bio-psycho-social. Elle a permis d’apporter des éléments de réponse à nos confrères chirurgiens orthopédiques dans la décision pour l’autorisation du retour au sport postopératoire. Nous avons pu cibler les éléments d’éducation thérapeutique et de prévention à optimiser pour nos patients : éducation diététique de base et à l’hygiène de vie, sensibilisation à l’auto-rééducation et à l’échauffement, entretien motivationnel pour poursuivre ou reprendre les efforts en rééducation.

There is little official consensus on what should constitute the criteria for return to sport (RTS) after an anterior cruciate ligament (ACL) rupture. Current data in the literature suggest that a combination of several tests should be used to make a decision on RTS, with an optimal evaluation based on a multidisciplinary assessment. We have therefore developed a specific “knee assessment day hospital stay” to better guide the rehabilitation and reathletisation of our sports patients and to help authorise their return to sport. The main aim of this article is therefore to describe the first 10 months of this ‘HDJ knee assessment’ activity at our centre following ACL ligamentoplasty.

We detailed the practical arrangements for setting up the “HDJ knee assessment”, taking into account the space constraints in our premises, as well as the equipment and medical and rehabilitation staff available. We collected this data from patients who came between 1 February and 30 November 2023. Patients were offered a multidisciplinary assessment including a medical consultation, an isokinetic test, functional tests carried out by an MKDE and questionnaires on eating habits, knee apprehension and quality of life. The patients included had to have undergone ACL ligamentoplasty of the knee and to have reached the age of majority at the time of the isokinetic test. Exclusion criteria were incomplete medical records with missing tests or questionnaires.

Thirty-two patients underwent “HDJ knee assessment” after ACL ligamentoplasty. Eighty percent of the patients were male, with an average age of 26 years. The mean ACL-RSI score was 67.4% (SD 15.8). The mean time between the date of ligamentoplasty and the date of isokinetic testing was 8.7 months (SD 3). The mean isokinetic strength deficit on the operated side compared with the healthy side was 24.8% (standard deviation 18.7) for the quadriceps and 14.5% (standard deviation 17.4) for the hamstrings at slow speed (60°/s) and concentrically, and 15.8% (standard deviation 21.5) for the hamstrings at eccentric speed (30°/s). Functional tests showed an average deficit of less than 10% (standard deviation 14.8) on the injured side compared with the healthy side. In terms of nutrition, the reported proportion of fruit, vegetables, starchy foods and dairy products consumed was lower than recommended by the French National Nutrition and Health Programme (PNNS), while that of soft drinks and sweets was higher than recommended.

The “HDJ bilan genou” was set up at Dijon University Hospital to provide better guidance for re-education and reathletisation in the context of sports patients returning to sport after a knee injury. It is intended to be multidisciplinary and fully integrates the bio-psycho-social model. It has enabled us to provide our orthopaedic surgeon colleagues with a response to the decision to authorise a return to sport after surgery. We were able to target the elements of therapeutic education and prevention that need to be optimised for our patients: basic dietetic and lifestyle education, awareness of self-education and warm-up exercises, motivational interviewing to enable patients to continue or resume rehabilitation efforts.