Le tabagisme est un problème majeur de santé publique. Le personnel médical et paramédical n’est pas épargné par ce fléau. L’interdiction de fumer dans les hôpitaux a été motivée par la volonté du gouvernement de réduire le tabagisme passif. L’objectif de cette étude est d’évaluer les habitudes tabagiques du personnel infirmier paramédical, afin d’élaborer une stratégie de lutte contre le tabagisme au sein de cette population.

Il s’agit d’une étude transversale rétrospective menée sur 2 mois ; de novembre 2023 à décembre 2023 auprès de personnels paramédicaux fumeurs ou anciens fumeurs dans les différents services hospitaliers du CHU la Rabta. Un questionnaire a été utilisé pour recueillir des données. Les habitudes tabagiques ont été évaluées, ainsi que les variations du tabagisme en fonction des heures de travail et de la spécialité. Une forte dépendance selon le score de Fagerström a été constatée dans 37 cas (52,9 %) et était associée à un âge avancé (p=0,005), à des heures de travail plus longues (p=0,048), au travail de nuit (p<10-3) et au travail en milieu chirurgical (p=0,035). Le travail de nuit était associé à une consommation tabagique moyenne plus élevée (5±2,3 contre 3,28±0,8 PA par heure travaillée ; p=10-3). Les principales causes sont le stress et la charge de travail dans 60 % des cas, et la perturbation du rythme nycthéméral dans 18 % des cas. Soixante pour cent des patients avaient pensé à arrêter de fumer au cours de l’année, et 39 d’entre eux avaient essayé d’arrêter de fumer. Cinquante pour cent du personnel était au courant des campagnes antitabac.

Le tabagisme est très fréquent chez le personnel paramédical. Le personnel de santé a un rôle crucial à jouer pour aider les gens à arrêter de fumer et devrait s’impliquer davantage dans la lutte antitabac.