La tomodensitométrie thoracique a montré de bonnes performances diagnostique et pronostique chez les patients atteints de COVID-19. Des facteurs cliniques et biologiques peuvent être corrélés à la gravité de l’atteinte pulmonaire. Le but de cette étude était de déterminer les facteurs prédictifs d’une atteinte pulmonaire sévère.

Il s’agissait d’une étude rétrospective incluant des patients hospitalisés pour pneumonie à SARS-CoV-2 au service de pneumologie de l’hôpital Charles-Nicolle de Tunis, sur une période d’un an allant de septembre 2020 à août 2021. L’atteinte pulmonaire sévère était définie par une atteinte du parenchyme pulmonaire≥50 %. Une forme clinique est considérée sévère lorsqu’elle nécessite la réanimation ou entraîne le décès. Afin d’étudier ces facteurs prédictifs d’atteinte pulmonaire sévère, nous allons procédé par une analyse univariée puis multivariée.

Au total, 389 patients ont été inclus. Parmi eux, 210 ont eu un scanner thoracique. L’âge moyen était de 59,9±14,7 ans, avec une prédominance masculine (54,3 %). Une forme clinique sévère a été notée chez 52 patients (24,8 %), dont 43 étaient décédés (82,6 %). Le scanner a montré une atteinte pulmonaire sévère chez 86 patients (41 %). L’âge≥65 ans et le tabagisme étaient corrélés avec des lésions pulmonaires sévères au scanner (p=0,03 ; p=0,01). Les données biologiques à l’admission associées à une atteinte pulmonaire sévère étaient une augmentation du nombre de globules blancs (GB) (p=0,01), des neutrophiles (p=0,003), de la CRP (p=0,04) et du rapport lymphocytes/neutrophiles (NLR) (p=0,05). En analyse multivariée, un taux élevé de GB (OR : 1,80 ; IC [1,1–3,2] ; p=0,04), de CRP (OR : 1,5 ; IC [1,1–1,9] ; p=0,03) et de NLR (OR : 1,95 ; IC [1,55–2,80] ; p=0,01) étaient des facteurs associés de façon indépendante à une atteinte pulmonaire sévère.

Notre étude a permis d’identifier des biomarqueurs inflammatoires simples pouvant prédire des lésions pulmonaires sévères au scanner.