L’épanchement pleural liquidien (EPL) compte parmi les principaux motifs de consultation en pneumologie notamment dans les pays endémiques de la tuberculose. Ceci est due à différentes étiologies, où l’exploration nécessite le plus souvent des gestes invasifs et un long délai avant de pouvoir poser le diagnostic. Cette étude vise à examiner les moyens les plus rentables et les circuits les plus courts dans la prise en charge des EPL.

Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective menée dans le service de pneumologie de l’hôpital de Rouïba à Alger, sur une période de 18 mois (de janvier 2023 à juin 2024).

L’échantillon étudié compte 180 cas au total, avec un sex-ratio de 1,06 et un âge moyen de 49 ans. Un pourcentage de 18 % des patients n’a pas d’antécédents et chez le reste on compte l’hypertension artérielle, suivie des néoplasies. Concernant le tabac, 58,3 % des patients étaient non-fumeurs, et 31,9 % des fumeurs actifs. On a noté que 9,7 % étaient exposés à la biomasse et sont toutes des femmes. En ce qui concerne la symptomatologie révélatrice, la douleur thoracique était présente chez 55,5 % des patients, suivie de dyspnée chez 31,9 %. Pour ce qui est de la radiographie, l’EPL était à droite dans 56,9 % des cas et bilatéral dans 8,3 % autres. L’EPL était de moyenne abondance chez 48,6 % des cas, les lésions associes étaient présentes sur 62,5 % des radiographies, dominées par les infiltrats. La TDM a révélé des masses parenchymateuses chez 13,4 % des patients. Tous nos patients ont bénéficié d’une ponction exploratrice. Les résultats sont revenus comme suit : des exsudats avec protéines pleurales supérieures à 35g/L chez 93 % des cas avec valeur moyenne à 46,7g/L. La cytologie a révélé une prédominance lymphocytaire chez 56,9 %. Autres examens ont été faits selon les cas notamment culture BK chez 15,3 % des patients qui est revenue positive dans 27,3 % des cas, IDRt chez 65 % des patients avec des résultats positifs chez 27,7 % d’entre eux. Concernant l’exploration, une biopsie pleurale à l’aveugle par l’aiguille d’Abrams était faite chez 73,6 % des patients avec des résultats en faveur de tuberculose chez 37,7 % des patients bénéficiaires et une réaction inflammatoire non spécifique chez 60,4 %. Une thoracoscopie était faite chez 25 patients chez des terrains à risque de néoplasie avec des résultats concluantes dans tous les cas. Une fibroscopie bronchique était faite chez 31,9 % des patients selon le cas et a révélé des bourgeons dans 21,7 % des cas avec une culture BK positive chez 30,4 % des patients. Après tous ces examens le diagnostic de tuberculose est retenu chez 38,9 % des patients suivi de métastases pleurales chez 19,4 %. Huit cas de lupus ; 27,8 % restent sans diagnostic malheureusement.

D’après notre étude et la recherche bibliographique, l’exploration de l’EPL reste difficile et 1/4 des cas restent sans diagnostic malgré l’évolution des moyens d’exploration. Par contre la biopsie pleurale à l’aveugle garde son intérêt dans les atteintes pleurales diffuses comme la tuberculose pleurale. La thoracoscopie est le meilleur moyen d’explorer la plèvre mais elle pose un problème de disponibilité en soulignant l’intérêt des examens biologiques dans l’orientation diagnostique dans les cas difficiles.