La simulation sur mannequin offre aux étudiants en médecine une opportunité précieuse de s’exercer aux gestes techniques dans un environnement sécurisé. Plusieurs travaux démontrent que le recours à la simulation en pédagogie médical permet de perfectionner les compétences pratiques tout en réduisant les risques pour les patients réels. De plus, la simulation renforce la confiance des étudiants, leur permettant ainsi de mieux gérer les situations cliniques complexes. Nous proposons d’évaluer l’impact d’un atelier de simulation à la ponction pleurale sur mannequin pour l’acquisition des connaissances procédurales et théoriques des étudiants en médecine.

Les étudiants de DFGSM3 du CHU de Rennes ayant suivi une séance de TD de sémiologie respiratoire durant les années universitaires 2020–2021 et 2021–2022 ont été répartis en deux groupes. Le groupe « contrôle » a reçu un enseignement théorique sur la ponction pleurale, tandis que le groupe « simulation » a bénéficié d’un enseignement théorique suivi immédiatement d’une séance de simulation de ponction pleurale sur mannequin (MW4 Kyoto Kagaku). Un auto-questionnaire prétest au début, puis un post-test en fin d’enseignement, ont permis d’évaluer l’évolution des connaissances théoriques (scores de 0 à 5), des connaissances procédurales (scores de 0 à 10), de l’appréhension (échelle de Likert de 0 à 10) et du sentiment de maîtrise des connaissances (échelle de Likert de 0 à 10). La moyenne des différences entre les scores prétest et post-test a été utilisée pour comparer les deux groupes.

Un total de 161 étudiants ont participé à l’étude (67 dans le groupe « contrôle » et 94 dans le groupe « simulation »). Le taux de réponse aux auto-questionnaires était de 99 %. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative dans l’évolution des connaissances théoriques et procédurales entre le groupe « contrôle » et le groupe « simulation » (respectivement +1,9 points contre +2,1 points, et +1,4 points contre +1,3 points). Toutefois, le sentiment d’appréhension diminuait plus fortement dans le groupe « simulation » par rapport au groupe « contrôle » (−3,7 points contre −3,0 points ; p=0,03). À l’inverse, le sentiment de maîtrise des connaissances augmentait de manière significativement plus importante dans le groupe « simulation » comparé au groupe « contrôle » (+3,7 points contre +3,0 points ; p=0,03).

Bien que la simulation sur mannequin n’ait pas montré de différence significative dans l’acquisition des connaissances théoriques et procédurales par rapport à l’enseignement théorique seul, elle a significativement réduit l’appréhension des étudiants et renforcé leur sentiment de maîtrise des compétences. Ces résultats démontrent l’intérêt de la simulation pour améliorer la confiance des futurs médecins dans la réalisation des gestes techniques, contribuant ainsi à une meilleure préparation pour la pratique réelle.