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Différences de perception sensorielle et émotionnelle de la dyspnée expérimentale selon le sexe induite chez des sujets sains - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.380 
M. Simon 1, C. Rolland-Debord 1, 2, , M.C. Nierat 2, S. Lavaut 2, M. Decavele 2, 3, T. Similowski 2, 3, C. Morelot 2, 3
1 Service de pneumologie, CHU de Clermont-Ferrand, université Clermont-Auvergne, France 
2 Sorbonne université, Inserm, UMRS1158 neurophysiologie respiratoire expérimentale et clinique, Paris, France 
3 Groupe hospitalier universitaire, AP–HP, Sorbonne université, site Pitié-Salpêtrière, département R3S, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La dyspnée est une source de handicap physique, psychologique et social. Les femmes rapportent plus fréquemment une sensation de dyspnée et la perçoivent plus intensément que les hommes, avec un impact plus élevé sur leur qualité de vie [1]. Les différences anatomiques, les variations hormonales ainsi le concept de genre répondant à des normes sociétales pourraient participer à ces différences. Bien que peu étudiées, les dimensions sensorielles et affectives semblent également impactées [2]. Ce travail cherche à mettre en évidence des différences entre les sexes dans la réponse multidimensionnelle à une dyspnée expérimentale induite chez des sujets sains.

Méthodes

Cent cinquante-sept volontaires sains ont été analysés à partir de 6 études expérimentales. Deux types de dyspnée ont été induites : la dyspnée de « soif d’air » par hypercapnie à ventilation restreinte et la dyspnée de type « effort respiratoire » par charge-seuil inspiratoire. Les composantes sensorielles et affectives de la dyspnée ont été évaluées en direct via des échelles visuelles analogiques (EVA) et à la fin de la dyspnée expérimentale par le Multidimensional Dyspnea Profile (MDP).

Résultats

La population d’étude comprenait 79 femmes (âge médian 25 ans) et 78 hommes (âge médian 26 ans). Les deux groupes avaient des indices de masse corporelle similaires. Les scores d’anxiété générale (STAI-YB) étaient faibles et comparables entre les sexes. À stimulus égal, les femmes ont rapporté des sensations plus intenses que les hommes pour les deux types de dyspnée. En hypercapnie à ventilation restreinte, les femmes ont déclaré une composante sensorielle plus élevée ainsi qu’une sensation d’oppression thoracique plus prononcée (p=0,01 et p=0,02). Elles ont également sélectionné la peur comme émotion dominante plus fréquemment que les hommes (p=0,01). Lors de la charge-seuil inspiratoire, les femmes ont rapporté des sensations accrues d’effort musculaire (p=0,003), de soif d’air (p=0,003), et d’oppression thoracique (p=0,001). Les scores émotionnels, tels que la frustration, étaient également plus élevés chez les femmes (p=0,002).

Conclusion

Cette étude suggère des différences selon le sexe dans la perception multidimensionnelle de la dyspnée. À stimulus égal, les femmes rapportent des sensations plus intenses tant sur le plan sensoriel qu’émotionnel. De plus, elles associent plus fréquemment la dyspnée à des émotions comme la peur. Ces résultats suggèrent que les facteurs biologiques (anatomiques et hormonaux) ainsi que le rôle du genre dans l’expérience des sensations corporelles et des émotions pourraient contribuer à ces écarts. Une meilleure compréhension de ces différences pourrait améliorer la prise en charge des pathologies respiratoires en fonction du sexe, et orienter les stratégies thérapeutiques pour une réponse plus adaptée et personnalisée.

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Vol 17 - N° 1

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