Emergence des toxicités pulmonaires en lien avec les cigarettes électroniques de nouvelle génération - 12/01/25
Résumé |
Introduction |
Les systèmes électroniques de délivrance de la nicotine (SEDN) sont des dispositifs à batterie qui permettent de chauffer des liquides contenant de la nicotine et/ou d’autres substances aromatiques pour produire un aérosol à inhaler. Les SEDN ont évolué en 4 générations qui varient de la forme jetable « Cigalike » à la « Vape Pen », suivie par le « Mod » (en d’autres termes modifié et incluant des fonctionnalités plus avancées par rapport aux générations précédentes) à la forme plus sophistiquée ou Pod qui permet d’obtenir la température de chauffe la plus élevée. Ces SEDN sont munis d’e-liquide composé principalement d’un mélange de propylène glycol (PG) et glycérine végétale (GV).
Méthodes |
Nous présentons 2 cas de pneumopathie associée au vapotage (ou E-cigarette or vaping product use-associated lung injury : EVALI), le cas 1 est une patiente de 76 ans hospitalisée suite à une hypoxémie après 4 mois d’utilisation d’une Pod avec un e-liquide 100 % GV. Le CT thorax a montré la présence des infiltrats en verre dépoli condensants. Un lavage bronchoalvéolaire (LBA) révèle une alvéolite panachée neutrophilique-lymphocytaire stérile et une coloration Oil-Red-O positive à 64 %. Le bilan immunologique était négatif. Ces données évoquent fortement le diagnostic d’une pneumonie lipidique traitée par corticoïdes systémiques et arrêt strict de sa cigarette, permettant un sevrage de l’oxygène.
Le cas 2 est un patient de 55 ans, hospitalisé pour une hypoxémie 2 mois après l’utilisation d’une Mod. Un CT thorax a montré des infiltrats en verre dépoli centrolobulaires et un LBA a révélé une alvéolite stérile lymphocytaire à 60 %. La seule exposition à risque retrouvée était sa Mod et l’éviction de cette dernière a permis de sevrer complètement ses besoins en oxygène sans autre traitement spécifique. Un scan thoracique de suivi à un mois a montré la disparition des infiltrats. Ceci a permis de retenir le diagnostic de PHS, une toxicité rarement décrite dans la littérature en association avec les cigarettes électroniques.
Résultats |
L’augmentation de la température de chauffe des produits chimiques présents dans les e-liquides, comme la PG, la GV et les arômes, génère des grandes quantités d’aldéhydes qui atteignent parfois des taux supérieurs à ceux générés par les cigarettes classiques, engendrant une toxicité pulmonaire significative. Par ailleurs, un e-liquide riche en glycérine végétale ne peut être utilisé qu’avec les SEDN les plus récente, et ceci pour des raisons de résistance et température de chauffe de ces systèmes, d’une part, et de la variation de la consistance de ces liquides selon leur composition impactant leur compatibilité, d’autre part. Une température de chauffe plus élevée est donc l’apanage des cigarettes électroniques les plus récentes, qui sont munies des résistances subohmiques et batteries plus puissantes (Fig. 1).
Conclusion |
Devant toute atteinte pulmonaire inflammatoire d’origine peu claire, une consommation des SEDN devra être recherchée. Ces derniers représentent une assistance dans le sevrage du tabac, mais leurs effets indésirables sont encore peu explorés, surtout face à l’utilisation croissante de dispositifs offrant la possibilité de faire des modifications personnalisées, notamment au niveau de la température de chauffe et de la composition des e-liquides.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 17 - N° 1
P. 189-190 - janvier 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?

