La galactorrhée fait partie du spectre clinique des écoulements mamelonnaires qui représentent 3 à 10 % des pathologies mammaires et le troisième motif de consultation sénologique après les mastodynies et les masses mammaires. La galactorrhée est définie par un écoulement lactescent par le mamelon en l'absence de grossesse et à distance de l'allaitement (> 6-12 mois). Une fois le diagnostic de galactorrhée suspecté, il convient de réaliser un interrogatoire exhaustif pouvant orienter vers une étiologie particulière avec notamment la recherche d'une grossesse et d'une prise médicamenteuse (anxiolytique, antipsychotique, inhibiteur de la recapture de la sérotonine, antihypertenseur, antiémétique, codéine, morphine, antihistaminique de type 2, inhibiteur de protéase, contraception estroprogestative, antidopaminergique). L'examen physique initial doit bien distinguer la galactorrhée de l'écoulement suspect (clair, hydrique, jaunâtre ou séreux, rosé, sérosanglant ou sanglant) qui doit alors conduire à écarter la présence d'un cancer sous-jacent par une imagerie mammaire, comprenant mammographie et échographie. Une galactorrhée isolée doit faire rechercher une hyperprolactinémie. En cas de galactorrhée sans hyperprolactinémie, un traitement par cabergoline peut être mis en place si la patiente est gênée par ses symptômes. En cas de galactorrhée avec hyperprolactinémie, une erreur de dosage doit être recherchée, ainsi qu'une étiologie médicamenteuse, une hypothyroïdie, une insuffisance rénale ou hépatique. En cas de négativité du bilan, une imagerie par résonance magnétique hypophysaire à la recherche d'une tumeur hypothalamohypophysaire est réalisée. Une déminéralisation osseuse doit être également recherchée. Le traitement est celui de la cause.