Prise en charge du douloureux chronique en périopératoire - 29/05/25
: Médecin de la douleur, M. Olivier b : Anesthésiste réanimateur algologue, R. Fuzier c : Anesthésiste réanimateurRésumé |
Les douleurs chroniques post-chirurgicales (DCPC) sont des douleurs qui persistent plus de 3 à 6 mois. Leur incidence varie selon les études de 3,3 à 30 % à 12 mois. Elles se répartissent en trois groupes : le groupe dans lequel la douleur préopératoire n'existe normalement pas ou peu, souvent rattaché à des lésions nerveuses, le groupe où la douleur est préexistante à la chirurgie, fréquemment associée à un mécanisme d'inflammation avec son retentissement psychologique propre, et un groupe mixte où la douleur peut préexister mais se trouve exacerbée en postopératoire et dont le mécanisme mélange excès de nociception, inflammation et douleur neuropathique. Les différents facteurs prédictifs préopératoires sont la douleur préopératoire, la consommation d'opioïdes, l'anxiété, le catastrophisme, les antécédents de chirurgie, l'existence d'une douleur neuropathique, etc. La recherche des facteurs génétiques n'est pas encore pratique courante mais un phénotypage familial reste possible. La prise en charge préopératoire est envisagée dans le cadre d'une récupération améliorée en chirurgie montrant l'importance d'une prise en charge multidisciplinaire. Dans la phase opératoire, la prévention chirurgicale est primordiale sur l'incidence des DCPC. Sur le plan anesthésique, la prévention pharmacologique aborde la kétamine, les gabapentinoïdes, l'analgésie locale et locorégionale, la lidocaïne intraveineuse, la dexaméthasone et les α2-agonistes. Durant la période postopératoire immédiate, la gestion des opioïdes et autres antalgiques prescrits en préopératoire est analysée sur la base d'exemples pratiques. La mise au point de la Société française d'anesthésie-réanimation rappelle le principe d'analgésie multimodale s'appuyant sur les antalgiques, les anti-inflammatoires, les antihyperalgésiques et l'anesthésie locorégionale (cathéter périnerveux et leurs adjuvants). Enfin, il est indispensable d'anticiper la sortie des patients et de prévoir un suivi analgésique et psychologique adapté au domicile. La création de consultations et d'unités de prise en charge de douleur périopératoire spécialisées paraît indispensable pour une gestion personnalisée de ces patients récemment opérés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Douleur chronique postchirurgicale, Récupération améliorée en chirurgie, Préhabilitation, Facteurs prédictifs, Analgésie multimodale, Prise en charge pluridisciplinaire, Unités de prise en charge de douleur périopératoire
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