Vivre avec un diabète de type 1 : l’impact souvent sous-estimé des hormones féminines - 01/10/25
Living with type 1 diabetes: The often underestimated impact of female hormones
, Emmanuel Cosson 1, 2Résumé |
Chez les femmes atteintes de diabète de type 1 ayant des cycles ovulatoires réguliers, la sensibilité à l’insuline et les besoins en insuline varient selon un rythme prévisible, dicté par les hormones. Les jours de phase folliculaire précoce, lorsque les niveaux d’estradiol et de progestérone sont tous deux bas, sont les plus « favorables » au contrôle glycémique : la glycémie moyenne mesurée par capteur est la plus basse, le temps dans la cible est maximal, et la dose quotidienne totale d’insuline est généralement inférieure de 10 à 20 % par rapport aux phases ultérieures du cycle. Après l’ovulation, la montée de la progestérone perturbe la signalisation insulinique, si bien que les études de clamp en phases lutéales moyenne et tardive montrent une baisse de 15 à 25 % de la sensibilité à l’insuline. Les données de surveillance continue du glucose indiquent une élévation de 6 à 12mg/dL de la glycémie moyenne et une réduction de 4 à 8 points de pourcentage du temps dans la cible. La plupart des femmes augmentent alors leur insuline basale d’environ 0,02U/kg/j–1. Les pompes en boucle fermée amortissent partiellement cette détérioration, mais nécessitent le plus souvent un ajustement manuel du débit basal ou du facteur de correction. Cet effet s’inverse rapidement avec les menstruations, lorsque le taux de progestérone chute brutalement, exposant parfois les utilisatrices sensibles à un risque d’hypoglycémie nocturne en phase folliculaire précoce. Environ un quart des femmes présentent peu de variations cycliques, tandis qu’un autre quart subit des fluctuations marquées, pouvant aller jusqu’à de rares épisodes d’acidocétose diabétique cataméniale, soulignant ainsi l’importance d’ajustements d’insuline personnalisés et sensibles au cycle, en attendant l’adoption généralisée d’algorithmes de prochaine génération intégrant les données hormonales.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
In women with type 1 diabetes who have regular ovulatory cycles, insulin sensitivity and insulin dose needs vary in a predictable, hormone-driven rhythm. Early-follicular days, when estradiol and progesterone are both low, are the “easiest” for glucose control: mean sensor glucose is lowest, time-in-range is highest, and total daily insulin is typically 10–20% less than later in the cycle. After ovulation, rising progesterone antagonises insulin signalling, so that the mid- and late-luteal phase clamp studies show a 15–25% fall in insulin sensitivity, continuous-glucose-monitoring records a 6–12mg/dL rise in mean glucose and a 4–8 percentage-point drop in time-in-range, and most women increase basal delivery by roughly 0.02U/kg/day–1. Closed-loop pumps cushion part of this deterioration but usually still require manual basal or correction-factor boosts. The effect reverses rapidly with menstruation as progesterone collapses, sometimes exposing susceptible users to early-follicular nocturnal hypoglycaemia. About one quarter of women show minimal cyclic change, whereas another quarter experience large swings, including rare catamenial diabetic ketoacidosis, highlighting the need for personalised cycle-aware insulin adjustment until next-generation, hormone-informed algorithms become commonplace.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Diabète de type 1, Cycle menstruel, Œstrogène, Progestérone, Glycémie
Keywords : Type 1 diabetes mellitus, Menstrual cycle, Estrogens, Progesterone, Blood glucose
Vol 19 - N° 6
P. 430-434 - octobre 2025 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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