Peut-on arrêter le dénosumab ? - 07/11/25
How to stop denosumab?
, Thomas Funck-BrentanoRésumé |
Le dénosumab, anticorps ciblant l’axe RANK/RANKL, entraîne une inhibition transitoire des ostéoclastes, mise à profit dans la prévention des fractures ostéoporotiques. Sans relais thérapeutique, son arrêt entraîne un rebond marqué de la résorption osseuse pendant 18–24 mois, objectivé par une élévation des marqueurs de remodelage, responsable d’une perte rapide de densité minérale osseuse pouvant conduire à des fractures vertébrales multiples. L’interruption du dénosumab, quelle que soit la motivation, doit être anticipée afin d’en diminuer les conséquences potentielles. Cette anticipation implique une éducation thérapeutique des patients et de leur entourage. Un relais thérapeutique par bisphosphonates constitue la pierre angulaire des stratégies de prévention, détaillées dans cette mise au point. Alors que plusieurs facteurs de risque sont associés à l’importance du rebond, le plus décisif semble être le temps d’utilisation du traitement par dénosumab. Lors d’une exposition de moins de 3 ans, l’administration d’alendronate ou de zolédronate permet une stabilité du gain densitométrique acquis sous dénosumab. Au-delà de 3 ans, malgré un relais par zolédronate, seule une conservation partielle du gain densitométrique est attendue. Les recommandations européennes préconisent de débuter les bisphosphonates à six mois de la dernière injection de dénosumab. Chez les patientes à haut risque, une seconde perfusion de zolédronate ou un relais par alendronate au cours de l’année suivante peuvent être envisagés selon l’évolution des marqueurs du remodelage osseux.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Denosumab induces a transient inhibition of osteoclasts and is widely used for the prevention of osteoporotic fractures. Its discontinuation exposes patients to a rebound phenomenon, characterized by excessive activation of bone resorption, reflected by a marked rise in bone turnover markers. This results in a loss of bone mineral density gains within 12–18months, potentially leading to multiple vertebral fractures. Discontinuation of denosumab, regardless of the reason, must therefore be carefully planned to mitigate the consequences of this rebound. Current literature provides effective preventive strategies, summarized in this review. Unlike other osteoporosis medications, only bisphosphonates have demonstrated efficacy as sequential treatment after denosumab. Among the risk factors associated with the magnitude of rebound, treatment duration appears to be decisive. After less than three years of exposure, administration of alendronate or zoledronate can maintain the bone density gains achieved under denosumab. Beyond three years of treatment, even with zoledronate, only partial preservation of these gains is typically observed. European recommendations place bisphosphonates at the core of rebound prevention. In high risk patients, repeated administration of zoledronate can be guided by regular monitoring of serum C-terminal telopeptide (CTX) levels in the year following denosumab discontinuation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dénosumab, Effet rebond, Bisphosphonates, Relais thérapeutique, Traitement de l’ostéoporose, Crosslaps
Keywords : Osteoporosis treatment, Denosumab discontinuation, Rebound phenomenon, Vertebral fractures, Bisphosphonates
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