Entretiens pharmaceutiques en onco-hématologie et produits dits « naturels » : un exemple illustré par le cannabidiol (CBD) - 25/12/25
Pharmaceutical interviews in onco-haematology and so-called ‘natural’ products: An example illustrated by cannabidiol (CBD)
, Pierre Valentin Laffitte 1, Borhane Slama 2, Isabelle Trinh 1, Valery Georges 1Résumé |
La prise en charge des pathologies cancéreuses connaît depuis ces dernières années des modifications significatives. L’utilisation des thérapies antitumorales orales a accéléré la prise en charge ambulatoire des patients. En réaction, les professionnels de santé se sont structurés pour concevoir des parcours d’information et d’accompagnement pluridisciplinaires lors de l’initiation des traitements. Le pharmacien, en tant qu’expert du médicament, y intervient afin de détecter et d’analyser les interactions médicamenteuses. Le patient en devenant acteur de sa maladie est amené à rechercher des solutions par lui-même, et ce parfois par l’utilisation de médecines complémentaires et alternatives. L’utilisation de cannabidiol chez une patiente atteinte d’une leucémie myéloïde chronique en quatrième ligne de traitement permet d’illustrer cette problématique. Le cannabidiol à forte posologie est inhibiteur puissant du cytochrome 3A4 et de la protéine P-gP et inhibiteur faible des cytochromes 2C19, 2B6, 2D6, 2C9, 2C8 et 1A2 mais aussi des UGT1A9 et 2B7. Des cas cliniques complètent ces éléments en rapportant une inhibition cliniquement significative lors de l’utilisation de posologie plus faible. Suivant les recommandations actuelles, les quatre premières lignes de la leucémie myéloïde chronique sont des substrats majeurs du cytochrome 3A4. Le risque d’interactions médicamenteuses avec le cannabidiol est présent, même avec une consommation à faible posologie. L’utilisation du cannabidiol est fortement déconseillée. Le pharmacien, par sa participation aux entretiens pluridisciplinaires d’initiation aux thérapies antitumorales orales, contribue par son expertise du médicament à la détection et l’analyse d’interactions potentiellement cliniquement significatives.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
In recent years, there have been significant changes in the way cancer patients are treated. The use of oral anti-tumour therapies has accelerated outpatient treatment. In response, healthcare professionals have organised themselves to design multidisciplinary information and support pathways for the initiation of treatment. Pharmacists, as drug experts, are involved to detect and analyse drug interactions. By taking control of their illness, patients are encouraged to seek their own solutions, sometimes using complementary and alternative medicines. The use of cannabidiol in a patient suffering from chronic myeloid leukaemia in 4th line treatment illustrates this problem. High-dose cannabidiol is a strong inhibitor of cytochrome 3A4 and P-gP protein, and a weak inhibitor of cytochromes 2C19, 2B6, 2D6, 2C9, 2C8 and 1A2, as well as UGT1A9 and 2B7. Case reports complement these elements by reporting clinically significant inhibition when lower doses are used. According to current recommendations, the first four lines of treatment for chronic myeloid leukaemia are major substrates of cytochrome 3A4. There is a risk of drug-drug interaction/herb-drug interaction, even at low doses. The use of cannabidiol is strongly discouraged. Pharmacists, through their participation in multidisciplinary interviews for the initiation of oral anti-cancer therapies, contribute their expertise in the detection and analysis of potentially clinically significant interactions.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Pharmacie clinique, Onco-hématologie, Phytothérapie, Interactions médicamenteuses
Keywords : Clinical pharmacy, Onco-haematology, Phytotherapy, Drug interactions
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