« Je suis de l'Assistance Publique. » C'est ainsi qu'aujourd'hui encore beaucoup d'adultes continuent de se définir alors même qu'ils ont cessé, depuis de nombreuses années, toute relation avec une administration qui, depuis 1953, est appelée l'Aide sociale à l'enfance ; tandis que d'autres associent toujours la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) à leurs difficultés de vivre, expliquent combien ils se sont sentis malmenés pendant leur jeunesse et redoutent son emprise sur leurs propres enfants. Les images du passé ont la vie dure... L'activité de l'Action sociale à l'enfance (ASE), la diversité de ses missions et de ses moyens d'action restent relativement méconnues du public.

Si les souvenirs et les biographies personnelles sont parcourus de sentiments contradictoires, d'événements traumatisants (séparations, abandons, violence...), de moments de répit et de construction, ponctués bien souvent d'incompréhension (« pourquoi ai-je été placé ? », « que sont devenus mes parents ? »), l'évolution des textes législatifs et des pratiques professionnelles est passée progressivement de la simple préoccupation de la satisfaction des besoins matériels à la mise en place d'une politique garantissant les droits fondamentaux des individus. « L'Aide sociale à l'enfance n'est pas une organisation comme les autres... L'Aide sociale à l'enfance se constitue à la rencontre de relations affectives (avec l'enfant et sa famille), de préjugés idéologiques (qu'est-ce qu'une bonne famille ?), d'un travail social (écouter, aider « le client ») et d'un système de gestion (produire et faire fonctionner les « moyens ») (rapport Bianco-Lamy) [4]4BIANCOJLLAMYPL'aide à l'enfance demain. Contribution à une politique de réduction des inégalités. Etudes et documents.Ministère de la Santé et de la Sécurité Sociale.1980p 75

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