O051 - Effet d’une supplémentation en acide alpha-linolénique dans l’alimentation maternelle pendant la gestation sur la composition en acides gras des tissus du nouveau-né à la naissance - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – La source principale en acides gras polyinsaturés n-3 (AGPIn-3) pour le nouveau né au cours de sa vie fœtale est assurée par l’alimentation maternelle. Ils sont transférés de la mère au fœtus via le placenta. Ces AGPIn-3 sont indispensables à la croissance et au développement du nouveau né. L’objectif de cette étude est de déterminer dans un modèle porcin l’effet d’un régime maternel plus ou moins riche en précurseur des AGPIn-3 (acide -linolénique, ALA) sur la composition en acides gras de différents tissus chez le nouveau-né à la naissance.
Matériel et Méthodes. – L’étude a été réalisée sur 20 truies Large White x Landrace réparties en deux lots : un lot a reçu un régime à base de saindoux (SDX, rapport n6/n3 = 8 avec 4,5 % des AG totaux sous forme de ALA) et l’autre lot a reçu un régime à base d’huile de lin (LIN, rapport n6/n3 = 1,5 avec 24 % de ALA) pendant la gestation. Sur chaque truie, un échantillon de sang a été prélevé trois semaines avant la mise bas et le placenta a été récupéré. Des porcelets ont été abattus à la mise bas avant la première tétée. Sur chacun d’eux, un échantillon de sang, le cerveau et la carcasse ont été prélevés. Les profils en acides gras de ces échantillons ont été déterminés par Chromatographie en Phase Gazeuse.
Résultats. – Le régime LIN n’a pas modifié la durée de la gestation ni le nombre de porcelets par portée et le poids moyen de la portée. Le plasma des truies du lot LIN trois semaines avant la mise bas contenait des pourcentages de ALA (9,3 ± 1,8 % vs 1,4 ± 0,2 %, p < 0,05) et EPA (1,2 ± 0,3 % vs 0,3 ± 0,1 %, p < 0,05) plus élevés que celui des truies SDX. Les pourcentages d’AGPIn-3 étaient plus élevés dans les placentas des truies LIN que chez les autres truies (ALA, 0,4 ± 0,1 % vs 0,1 ± 0,04 %, EPA, 0,75 ± 0,2 % vs 0,4 ± 0,03 %, DPA, 0,8 ± 0,1 % vs 0,4 ± 0,04 %, DHA, 1,4 ± 0,3 % vs 0,8 ± 0,1 %, p < 0,05). Le plasma des porcelets LIN à la naissance présentait des pourcentages de EPA (1,2 ± 0,5 % vs 0,5 ± 0,1 %, p < 0,05) et DHA (4 ± 1 % vs 2,4 ± 0,2 %, p < 0,05) plus élevés que les porcelets SDX à la naissance. De même, la carcasse contenait des pourcentages plus élevés d’AGPIn-3 chez les animaux du lot LIN par rapport aux animaux SDX (EPA, 0,5 ± 0,05 % vs 0,2 ± 0,01 %, DPA, 1,04 ± 0,02 % vs 0,6 ± 0,04 %, DHA, 1,8 ± 0,2 % vs 1,3 ± 0,2 %, p < 0,05). Quant à la composition en acides gras du cerveau, aucune différence de composition en AG entre les deux lots expérimentaux à la naissance n’a été observée.
Conclusions. – Le régime LIN a profondément modifié la composition en acides gras des tissus de la truie, notamment au niveau du placenta. Ces modifications de composition ont été retrouvées dans certains tissus des porcelets à la naissance (plasma et carcasse), sans pour autant de modification au niveau cérébral. La question se pose des conséquences de ces changements de composition en acides gras d’un point de vue physiologique pour le nouveau-né.
Plan
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 48-49 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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