Introduction : La complexité de la déglutition et de son contrôle expliquent que le diagnostic et le traitement de ces troubles qui sont fréquents, restent encore mal standardisés. L’absence de données expérimentales chez l’animal non contraint est responsable en partie de ce manque de standardisation. Le but de ce travail a été de mettre au point un modèle expérimental simple pour analyser la déglutition sur une longue période de temps chez un animal sain et non contraint.

Matériel et méthodes : 5 rats wistar âgés de 3 mois et pesant entre 300 et 350 grammes ont été explorés cinq fois par pléthysmographie corporelle barométrique permettant l’enregistrement puis l’analyse des variations de pressions induites par la ventilation pendant une heure à une fréquence de 100 Hz. Chaque déglutition a été repérée par l’apnée qui lui est associée et par enregistrement vidéo continu des rats (60 images/s). Pour chaque apnée ont été analysés le type, la durée, la fréquence et le délai de survenue lors de l’inspiration ou de l’expiration.

Résultats : Par l’analyse de la ventilation et des enregistrements vidéo, nous avons pu identifier 972 déglutitions environ. 89 % d’entre elles étaient précédées et suivies par une expiration (type EE), les 11 % restantes étaient précédées et suivies par une inspiration (type II). La durée moyenne de l’apnée de déglutition était de 0,034 ± 0,018 secondes pour les déglutitions de type EE et celle des déglutitions de type II était de 0,018 ± 0,009 secondes. Elles représentaient respectivement 11,52 % ± 6,42 % de l’expiration et 7,42 % ± 2,94 % de l’inspiration. La fréquence moyenne des déglutitions était de 1,28 ± 0,4 déglutitions/seconde. Le délai de survenue des déglutitions de type EE était de 0,08 ± 0,055 secondes après le début de l’expiration (26,2 ± 15,54 % de toute l’expiration) et de 0,056 ± 0,019 secondes après le début de l’inspiration pour les déglutitions de type II (24,56 ± 12,42 % de toute l’inspiration).

Conclusions : Nous avons démontré dans ce travail que la déglutition chez le rat peut être étudiée par pléthysmographie corporelle associée à la vidéo en caractérisant l’apnée qui lui est associée. Nous avons pu aussi établir des normes chez le rat sain qui serviront de référence dans des études ultérieures sur des modèles expérimentaux de rats malades.