Pathologie hépato-gastro-entérologique du sportif - 01/01/96
Service d'hépato-gastro-entérologie, hôpital de Montfermeil, 10, rue du Général Leclerc, 93370 Montfermeil France
Résumé |
L'exercice physique pour des raisons médicales ou économiques est recommandé à l'ensemble de la population. Sa promotion, si elle est justifiée pour de nombreux motifs, est aussi à l'origine de pathologies spécifiques notamment digestives. Elles surviennent essentiellement pour les sports d'endurance. L'adaptation du coeur à l'effort (bradychardie, hypertrophie ventriculaire) et l'apparition de certaines des complications de la course à pied sont bien connues (mort subite, hyperthermie, rhabdomyolyse, hémolyse, hématurie), ce ne fut pas le cas, pendant longtemps, des troubles digestifs. Des plaintes fonctionnelles ont d'abord été signalées par les sportifs eux-mêmes, Derek Clayton en 1969 après avoir battu le record du monde du marathon déclarait [2] : « 2 heures plus tard, l'exaltation avait disparu. J'urinais des caillots de sang, je vomissais des mucosités noirâtres et j'avais une abondante diarrhée de couleur noire. Je ne pense pas que beaucoup de gens peuvent comprendre ce que j'ai enduré pendant les 48 heures suivantes. » Malgré ce discours et le développement important des courses à pied de longue distance depuis les années 1970, peu de travaux médicaux se sont intéressés aux troubles digestifs de ces sportifs autrement qu'en décrivant quelques cas anecdotiques. Ce n'est seulement que depuis une dizaine d'années que les symptômes digestifs sont bien individualisés. Trois types de symptômes sont décrits : oesogastriques (pyrosis, épigastralgies, vomissements), coliques (douleurs abdominales, diarrhée, envies impérieuses), hémorragiques (anémie, rectorragie, méléna). Ils traduisent l'atteinte du tractus digestif. Plus rarement, l'exercice physique peut entraîner des lésions hépatiques, biliaires, ou pancréatiques. La physiopathologie de ces manifestations n'est pas élucidée. Le sport peut aussi avoir une action positive sur le tube digestif, car sa pratique pourrait diminuer le risque de cancer colique. Toutes ces relations entre la pathologie digestive et le sport doivent être connues, car on dénombre environ 20 à 40 millions de coureurs de fond dans le monde qui potentiellement pourraient avoir des troubles digestifs nécessitant un avis spécialisé [6] .
Plan
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à ce traité ?