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Les troubles du développement de l’image du corps dans la petite enfance : une dimension commune partagée par la schizophrénie et l’autisme ? - 11/03/09

Doi : 10.1016/j.neurenf.2008.09.005 
S. Tordjman a, 1, , A.-S. Maillhes b, 2
a Service hospitalo-universitaire de psychiatrie, de l’enfant et de l’adolescent de Rennes, 154, rue de Châtillon, 35000 Rennes, France 
b Centre hospitalier Guillaume-Régnier, 35703 Rennes, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

La question des relations entre autisme et schizophrénie a fait l’objet de nombreux débats et ce depuis l’apparition même du terme autisme dans la nosographie, ainsi que de nombreuses études aux résultats contradictoires. Cette question reste d’actualité et suscite à ce jour un regain d’intérêt, tant de la part des cliniciens que des chercheurs. Nous analyserons dans cet article les cas cliniques de deux frères : l’un présentait un autisme dans la petite enfance (selon les critères diagnostiques des classifications américaines et de l’OMS, et autisme de Kanner selon la classification française), avec des troubles sévères de la communication sociale et du développement psychomoteur (énurésie diurne et nocturne avec encoprésie persistant jusqu’à 14ans, troubles de l’équilibre et troubles importants de la coordination motrice fine et globale), qui a évolué vers une schizophrénie à début très précoce (forme mixte) à l’âge de 11ans alors qu’il n’avait pas encore débuté sa puberté ; son frère présentait, lui, des troubles du développement psychomoteur dans la petite enfance (énurésie nocturne persistant jusqu’à sept ans, stéréotypies motrices disparaissant vers cinq ans, troubles importants de la coordination motrice fine toujours présents à l’âge adulte avec ultérieurement détérioration progressive de la coordination motrice globale), et est devenu schizophrène (forme déficitaire) à l’âge de 17ans (schizophrénie, dont le début est marqué par une dysmorphophobie associée à des conduites auto-agressives et à un retrait dans la domaine de la communication sociale). À la lumière de ces deux cas cliniques, les relations entre autismes et schizophrénies seront discutées et revisitées. Nous développerons notamment ici l’hypothèse que les troubles du développement de l’image du corps, présents dès la petite enfance, pourraient constituer une dimension commune à la schizophrénie et l’autisme, et relever d’un possible problème dans l’élaboration de la conscience du soi corporel, entraînant des troubles de la différenciation soi/non soi, et par conséquent des troubles du développement de la communication sociale s’exprimant très tôt dans certains cas (lorsque le développement psychomoteur est très altéré) et au moment de la puberté dans d’autres cas (lorsque les troubles du développement psychomoteur sont moins sévères). Les modifications physiques pubertaires, survenant sur un terrain déjà fragile, viendraient majorer les problèmes préexistants dans la construction de l’image du corps et le développement de la conscience du soi corporel, et alors constituer un facteur de décompensation participant au déclenchement de la schizophrénie.

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Abstract

The relationship between autism and schizophrenia has been subject of debate since the very appearance of the term “autism” in the nosography, and led to many studies with contradictory results. This question remains current and is nowadays the focus of renewed interest on the part of both clinicians and researchers. This article analyzes the clinical cases of two brothers. One showed autism in early childhood (according to the diagnostic criteria of the American and WHO classifications, and Kanner autism according to the French classification), with severe impairments in social communication and psychomotor development (diurnal and nocturnal enuresis and encopresis persisting until the age of 14, balance impairment, and severe fine and gross motor skill problems), which evolved towards very early onset schizophrenia (mixed form) at 11 years of age, whereas he had not yet entered puberty. His brother displayed psychomotor development impairments in early childhood (nocturnal enuresis persisting to the age of seven years, motor stereotypies that disappeared towards five years of age, substantial fine motor coordination problems still present in adulthood with later progressive deterioration of gross motor skills), and became schizophrenic (deficit form) at the age of 17 (schizophrenia with onset marked by dysmorphophobia associated with self-injurious behavior and withdrawal in terms of social communication). Based on these two clinical cases, the relationship between autistic disorder and schizophrenia is reviewed and discussed. In particular, we develop the hypothesis that developmental disorder in body image, already present since early childhood, may be a dimension common to schizophrenia and autism relevant to a possible problem in the development of body self conscience, leading to problems differentiating self/non-self, and consequently problems in social communication development that are expressed very early in some cases (when psychomotor development is highly altered) and at puberty in other cases (when psychomotor problems are less severe). The physical changes inherent to puberty, occurring in an already vulnerable individual may add to the pre-existing difficulties in body image construction and the development of body-self conscience, and therefore be a decompensatory factor participating in the onset of schizophrenia.

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Mots clés : Schizophrénie, Autisme, Image du corps, Soi corporel, Troubles du développement psychomoteur

Keywords : Schizophrenia, Autism, Body image, Body self, Psychomotor developmental disorder


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Vol 57 - N° 1

P. 6-13 - février 2009 Retour au numéro
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