Étude épidémiologique de mortalité parmi le personnel de deux sociétés d’armements - 23/06/09
A mortality study in two ammunition plants
pages | 11 |
Iconographies | 3 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Objectif |
Décrire la mortalité des salariés de deux sociétés d’armement et la comparer à celle de la population générale locale.
Méthode |
La cohorte est composée de l’ensemble des salariés, hommes et femmes, présents dans les sociétés, pendant plus de trois mois consécutifs, entre le 1er janvier 1974 et le 31 décembre 2004. La période de suivi s’étend du 1er janvier 1974 au 31 décembre 2004. Les décès ont été identifiés auprès du fichier national des sujets décédés en France, de l’état civil des mairies de naissance et du service central de l’état civil de Nantes. Les causes de décès ont été obtenues après appariement avec le fichier national des causes de décès. La mortalité de la cohorte a été comparée à celle de la population locale par la méthode des ratios standardisés de mortalité (standardized mortality ratio [SMR]). L’analyse de la mortalité est réalisée sur l’ensemble de la cohorte et parmi les salariés appartenant à la catégorie socioprofessionnelle « ouvriers » au moment de l’embauche.
Résultats |
La cohorte compte 1994 hommes et 696 femmes. La mortalité toutes causes de décès confondues est très proche de celle de la population locale pour les hommes (258 décès ; SMR 1,02 , IC95 % 0,90–1,15) et inférieure à celle de la population de référence locale pour les femmes (39 décès ; SMR 0,85, IC95 % 0,62–1,16). Des résultats similaires sont observés pour la mortalité par cancers, toutes localisations confondues (88 décès ; SMR 0,98 ; IC95 % 0,80–1,21 chez les hommes et 13 décès ; SMR 0,74, IC95 % 0,39–1,27 chez les femmes). Cependant, un excès de décès par cancers statistiquement significatif est observé chez les ouvriers (52 décès ; SMR 1,41, IC95 % 1,08–1,85). Cet excès concerne les cancers de la cavité buccale, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, de l’estomac et de l’ensemble trachée, bronches, poumon. Cependant, il ne paraît pas explicable par l’activité professionnelle dans les sociétés. En effet, cet excès de décès par cancers diminue régulièrement avec la durée d’emploi, et il n’est statistiquement significatif que dans la catégorie ayant travaillé moins de dix ans dans les sociétés. De plus, cet excès s’observe dès les premières années après l’embauche et apparaît essentiellement parmi les sujets embauchés après l’âge de 50 ans. Si on ne peut exclure une origine professionnelle à cet excès, il paraît dès lors vraisemblable que cette origine soit antérieure à l’embauche dans les sociétés. Cependant, l’absence de toute information sur les carrières professionnelles et de connaissance des expositions professionnelles aussi bien avant que pendant l’emploi dans les sociétés limite l’interprétation de ces résultats.
Conclusion |
Cette étude montre une mortalité toutes causes confondues et par cancers toutes localisations proche de celle de la population de référence locale. L’excès de décès par cancers observé parmi les salariés appartenant à la catégorie socioprofessionnelle « ouvriers » ne paraît pas explicable par l’activité professionnelle dans les sociétés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Purpose of the study |
To describe the mortality of workers employed in two ammunition plants and to compare it to the local population.
Method |
A cohort was set up of all male and female workers having worked for at least three successive months between 1st January 1974 and 31st December 2004. The cohort was followed up for mortality from 1st January 1974 to 31st December 2004. Vital status was assessed by searching in the national computerized database listing all deceased subjects in France, by contacting the registry office of the birthplaces for people born in France, and by contacting the registry office devoted to foreign-born French people. The causes of death were determined by matching with the French national database of causes of death. Standardized Mortality Ratios (SMR) were computed using local death rates. Mortality analysis was performed firstly among the entire cohort and secondly among blue-collar workers at the time of hiring.
Results |
The cohort included 1994 males and 696 females. The mortality for all causes was close to the local population’s among males (258 deaths, SMR 1.02, CI95% 0.90–1.15) and lower than the local population’s among females (39 deaths, SMR 0.85, CI95% 0.62–1.16). Similar results were observed for all cancer mortality (88 deaths ; SMR 0.98, CI95% 0.80–1.21 among males and 13 deaths ; SMR 0.74, CI95% 0.39–1.27 among females). However, a significant mortality excess was observed among blue-collar workers (52 deaths, SMR 1.41, CI95% 1.08–1.85). This excess corresponded to cancers of the oral cavity, pharynx, larynx, oesophagus, stomach, and of the group trachea, bronchus, lung. However, it doesn’t seem to be due to occupational activities in the plants. This excess of mortality from cancers decreased with duration of employment and is only statistically significant for workers having worked less than 10 years in the plants. Moreover, this excess was observed during the first years of employment and mainly among subjects hired after the age of 50. While we cannot exclude an occupational origin for this excess, it seems therefore plausible that this origin is prior to employment in the plants. However, the lack of information concerning job histories and occupational exposures before and during employment in the plants limit the interpretation of the results.
Conclusion |
This study showed mortality for all causes and for all cancers close to the local population’s. The excess mortality from cancers observed among blue-collar workers doesn’t seem to be due to occupational activities in the plants.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mortalité, Études de cohorte, Causes de décès, Cancers
Keywords : Mortality, Cohort studies, Causes of death, Neoplasms
Plan
Vol 70 - N° 3
P. 315-325 - juin 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?