P.183 Déterminants de l’amélioration de la survie du cancer de l’œsophage en France. Etude en population générale - 28/12/09
Résumé |
Objectif |
L’objectif de cette étude était d’identifier les éléments épidémiologiques et ceux liés à la prise en charge diagnostique et thérapeutique ayant le plus contribué à l’amélioration du pronostic du cancer de l’œsophage en France ces dernières années.
Patients et Méthodes |
L’analyse a porté sur les 2 333 cas incidents de cancer de l’œsophage enregistrés entre 1978 et 2003 par le registre des tumeurs digestives du Calvados. Les localisations et les morphologies ont été définies par la classification internationale ICD-O-2. Le stade d’extension de la tumeur a été classifié selon le pTNM. Les traitements chirurgicaux, radiothérapeutiques et chimiothérapeutiques ont été détaillés. La mortalité post-opératoire a été définie par un décès dans les 30 jours suivant l’intervention. La survie relative a été calculée par le rapport entre la survie brute et la survie attendue dans la population générale de même structure d’âge et de sexe. L’analyse multivariée de la survie a été faite en utilisant le modèle additif d’Estève à l’aide du package Relsurv 1.4 pour le logiciel R version 2.6.
Résultats |
La survie des patients atteints d’un cancer de l’œsophage s’est améliorée significativement au cours du temps. Le risque relatif de décès était de 0,85 [0,78-0,92] entre les périodes 1978-1990 et 1991-2003. La mortalité post-opératoire avait baissé entre ces 2 périodes de 15,2 % à 14,1 % mais pas de manière significative et cette baisse n’expliquait en rien l’amélioration du pronostic. L’âge au diagnostic était de plus en plus avancé, l’adénocarcinome était de plus en plus fréquent, et la proportion des classes socio-profesionnelles moyennes et favorisées étaient de plus en plus importante mais ces modifications épidémiologiques n’expliquaient pas l’amélioration de la survie (RR dû à la période et ajusté sur ces facteurs= ,82 [0,75-0,90]).
Le stade d’extension au diagnostic était plus tardif dans la deuxième période de l’étude. La proportion de patients réséqués a diminué entre les 2 périodes de 19,4 % à 11,2 %. Le nombre de patients ayant bénéficié de la radiochimiothérapie a augmenté significativement entre les 2 périodes de 23,8 % à 54,5 %. Hormis la chimioradiothérapie, aucune des modifications de la prise en charge thérapeutique n’expliquait l’amélioration du pronostic. En revanche, après ajustement sur la seule radiochimiothérapie, le risque relatif lié à la période perdait sa signification statistique : RR ajusté=0,96 [0,88-1,05].
Conclusion |
L’épidémiologie et la prise en charge thérapeutique du cancer de l’œsophage se sont profondément modifiées en France ces dernières années. Toutefois, parmi ces changements importants, seule la diffusion de la radiochimiothérapie permettait d’expliquer l’amélioration significative du pronostic du cancer de l’œsophage observée en population générale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A110 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.