P.193 Complications digestives nécessitant la réanimation chez les patients d’oncohématologie - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Le tube digestif (TD) est un organe sensible chez les patients d’oncohématologie (POH). En effet, outre le risque hémorragique, le TD peut être le siège d’anomalies muqueuses et la source d’un choc septique, en particulier chez le patient neutropénique. L’objectif de cette étude est de caractériser puis de définir l’impact pronostique des complications digestives survenant chez les POH admis en réanimation.
Patients et Méthodes |
Analyse rétrospective monocentrique (1996-2007). Tous les POH admis en réanimation avec des signes fonctionnels digestifs et une ou plusieurs défaillances d’organe ont été inclus. Les résultats sont rapportés en médiane (IQR). Un modèle logistique multivarié a permis d’identifier les facteurs de risque de mortalité hospitalière.
Résultats |
94 patients ont été inclus (âge égal à 52 [37-62] ans, SAPS2 de 51 [40-62], 9 % des POH admis en réanimation). La maladie sous-jacente était une hémopathie chez 76 (80,8 %) patients et un cancer solide chez 18 (19,1 %) patients. 24 (24,2 %) patients étaient au stade inaugural de leur maladie et prés de la moitié (47,8 %) étaient neutropéniques. 11 (12,5 %) patients avaient reçu une radiothérapie. Les signes fonctionnels étaient une fièvre (100 %), douleur abdominale (66 %), diarrhée aiguë (51 %), hémorragie digestive (28,7 %), irritation péritonéale (18 %) ou un syndrome occlusif (23,4 %). Les patients étaient admis en réanimation 4 [1–10] jours après l’admission à l’hôpital. A l’admission, 19 (20,1 %) patients présentaient une mucite grade III-IV. Les diagnostics retenus étaient une entérocolite du neutropénique (typhlite) dans 21,5 % des cas, une colite à Cl. difficile dans 15,1 % des cas, une péritonite par perforation dans 12,7 % des cas, ou une tumeur hémorragique (9,7 %) ou occlusive (8,6 %). 7,5 % des patients présentaient une GVH digestive. 36 (38,2 %) patients étaient sous ventilation mécanique et 40 (42,5 %) recevaient des catécholamines. 19 (20,1 %) des patients ont été opérés. Le diagnostic de choc septique à point de départ digestif était retenu chez 36 patients (38,2 %). En analyse multivariée, l’admission pour hémorragie digestive (OR=4,57 [1,40-14,97], p=0,01), un antécédent de radiothérapie (OR=6,75 [1,51-30,19], p=0,01) et le temps entre l’admission à l’hôpital et l’admission en réanimation (OR=1,02/jour [1,00–1,50], p=0,04) sont des facteurs indépendamment associés à la mortalité hospitalière. La mortalité hospitalière n’est pas différente chez les patients neutropéniques ou chez ceux opérés.
Conclusion |
Les complications digestives graves justifiant l’admission en réanimation sont fréquentes au cours de la prise en charge d’une maladie oncohématologique. Il s’agit d’une diarrhée fébrile chez un patient une fois sur deux neutropénique et en état de choc. La radiothérapie antérieure, l’admission pour hémorragie aiguë et le retard à l’admission en réanimation sont des facteurs de mauvais pronostic.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A115 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.