CO.79 Apport de la pH-impédancemétrie dans l’exploration du reflux chez des patients ayant une obésité morbide : données préliminaires - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Un reflux gastro-œsophagien acide pathologique est présent chez environ la moitié des patients ayant une obésité morbide en attente de chirurgie bariatrique, avec cependant une mauvaise concordance entre symptômes cliniques et reflux pH-métrique [1, 2]. Notre but est d’étudier la relation entre les symptômes de reflux et l’existence de reflux acides, non acides mesurés par pH-impédancemétrie.
Patients et Méthodes |
Des patients ayant une obésité morbide (IMC > 40kg/m2 ou > 35kg/m2 associé à une comorbidité) en attente de chirurgie bariatrique ont bénéficié, de manière prospective, d’un interrogatoire standardisé à la recherche de signes digestifs et extra-digestifs du RGO, d’une endoscopie digestive haute. Les enregistrements ambulatories couplés du pH et de l’impédance oesophagiens sur 24 heures (Sandhill, CO, USA) permettaient de détecter puis caractériser les reflux acides (pH<4), et non acides (4<pH<7).
Résultats |
(Moyenne ± SD et médiane, IQR) : dix-sept patients (15 femmes et 2 hommes) ont été inclus. L’âge moyen était de 41,8±10,1 ans, l’IMC moyen de 44,5±5,3kg/m2. Un pyrosis, des régurgitations et une toux étaient retrouvés respectivement chez 23,5 % (4/17), 17,6 % (3/17) et 29,4 % (5/17) des patients. L’endoscopie retrouvait une hernie hiatale chez 47,1 % (8/17), une œsophagite dans 1 cas. Un reflux clinique défini par un pyrosis et ou des régurgitations était retrouvé chez 29,4 % (5/17) La pH-métrie des 24 h était pathologique (% de temps passé à pH < 4 > à 4,2 %) chez 7/17 patients (41 %). La sensibilité et la spécificité des symptômes de reflux pour diagnostiquer un reflux pH-métrique étaient respectivement de 42,9 % (3/7) et 60 % (3/5).
L’impédancemétrie retrouvait un nombre médian d’épisodes de reflux de 55 (36-67) dont 72 % (45-78) étaient acides, 28 % (22-55) non acides, avec 60 % (43-67) de reflux proximaux. Le temps d’exposition au reflux était de 1,1 % (0,7-1,95), dont 0,8 % (0,45-1,55) de reflux acide et 0,3 (0,15-0,5) de reflux non acide. Pendant l’enregistrement 41 pyrosis ou régurgitation ont été signalés correspondant à un reflux acide et non acide pour 8/41 (19,5 %) et 3/41 (7,3 %).
Le groupe avec reflux clinique avait une augmentation du temps moyen de clairance du bolus par rapport au groupe sans reflux clinique (13,6 s ± 3,4 s vs 9,5 s±3,0 s, p=0,025). Les autres paramètres de l’impédancemétrie n’étaient pas statistiquement différents dans les 2 groupes.
Conclusion |
Dans cette population de patients avec obésité morbide on confirme la mauvaise sensibilité et spécificité des symptômes pour le dépistage du reflux. Dans ce travail préliminaire, la pH-impédancemétrie semble utile pour étudier ces discordances et suggère un rôle possible de la clairance œsophagienne du bolus.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A140 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.